mercredi 1 février 2012

Jusqu’à dix-huit mois ferme pour un vol qui a failli tourner au drame

Sur les trois jeunes gens mis en cause dans le rodéo nocturne d’Aiguilhe, un seul est présent. Attendant le procès en détention provisoire à la maison d’arrêt départementale, sa venue à la barre, hier, coulait de source.
En revanche, le second protagoniste justifie, par la voix de son conseil, un empêchement pour cause d’une formation suivie à Clermont-Ferrand. Informé de la difficulté des gendarmes à trouver l’intéressé pour l’entendre dans une affaire de vol de voiture à Rosières, le parquet s’est déclaré étonné par cette information.
Quant au troisième, âgé de 16 ans, il sera jugé devant la juridiction des mineurs.
L’affaire remonte à la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 juin, lorsque les pompiers et policiers sont appelés pour un feu de voiture sur le parking poids lourds, en contrebas de la rocade. Secouristes et forces de l’ordre découvrent une Opel « Corsa » en feu sur un talus. Le véhicule avait été volé un peu plus tôt sur les hauteurs du Puy-en-Velay.
Peu après, des habitants du quartier « Les Jardins de Saint-Michel », juste derrière le Super U, alertent la police de la présence d’individus rôdant près de chez eux avec une lampe torche. Quelques instants plus tard, ces mêmes promeneurs du soir forcent le garage d’une maison avec un tournevis et démarrent la voiture se trouvant à l’intérieur. Le propriétaire tente bien de se mettre en travers de leur route en se jetant sur le capot, mais il lâche vite prise.
La scène se poursuit ensuite un peu plus loin. À l’entrée du lotissement, les voleurs tombent sur deux policiers qui tentent de faire barrage. L’Opel « Corsa » fonce sur le premier fonctionnaire, qui s’écarte, puis sur l’autre. « S’il ont tiré à deux reprises (il n’y a pas eu de blessé, ndlr), ce n’est pas par plaisir. Leur vie était en danger », explique Jacqueline Eymard-Navarro, l’avocat des policiers.
Le vice-procureur de la République, Marianne Berthéas, approuve en démontrant que cette « ouverture du feu » — un fait extrêmement rare dans la région — se justifie par un état de légitime défense. « Cette voiture était devenue une arme contre eux. » Pour ces faits, qualifiés de « véritable défi à l’autorité », des peines de 12 à 21 mois de prison ferme sont requises.
Pour la défense du prévenu absent, l’avocat Cédric Augeyre refuse une condamnation pour l’exemple. « Comme les parties civiles, mon client a eu très peur. Il se trouvait assis sur le siège arrière, et on a retrouvé une balle à côté de lui. À sa place, il n’avait pas la capacité de maîtriser la scène. Lui aussi est une victime, tout en étant coupable d’avoir participé au vol. » Les douze mois de prison ferme requis à son encontre se transforment finalement en douze mois avec sursis.
Quant à Omar Housmane, celui qui se trouvait au volant, la défense assurée par Anne-Sophie Clauzier se révèle plus délicate. L’avocat plaide la panique de son client, âgé de 18 ans à l’époque. Né à Mayotte, venu de Marseille pour entamer une nouvelle vie au Puy-en-Velay, comment le jeune homme en est-il arrivé là ? « L’oisiveté est la mère de tous les vices », résume le défenseur. Trois ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis et un maintien en détention, sont prononcés contre lui.
Enfin, si le propriétaire dépouillé de sa voiture doit être indemnisé pour son préjudice, les policiers mis en danger ont obtenu le dédommagement symbolique qu’ils réclamaient : le montant s’élève à 1 euro chacun.
http://www.leprogres.fr/haute-loire/2012/02/01/jusqu-a-dix-huit-mois-ferme-pour-un-vol-qui-a-failli-tourner-au-drame

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