« Jusqu’au bout, j’ai cru qu’il était dans ce bois que je ne connaissais pas du tout », a déclaré la victime. « Il l’appelait mais il n’y avait pas réponse ! Alors j’ai commencé à avoir peur, et il a commencé à être violent. Il m’a dit : « Qu’est-ce que tu as : tu as peur que je te viole ? » A un moment, j’ai vu une tache blanche, et j’ai cru reconnaître le tee-shirt blanc de mon ex-petit ami. J’ai crié son prénom. Mais en fait, c’était un seau d’eau abandonné. Alors Lézard est arrivé par-derrière et m’a mis sa main sur la bouche. Il m’a chuchoté : « Si tu cries, je te tue. J’ai un couteau dans la poche… »
Insoutenable
« Aussi insoutenable que terrifiante ! »… M e Aurélie Roques-Bourrier, avocate de la partie civile, a qualifié en ces termes l’épreuve imposée aux victimes de viol, qui doivent se faire examiner, répondre à de multiples questions, et affronter les dénégations de leur bourreau, à l’image de Lézard, n’ayant cessé de clamer son innocence. « Elle a eu peur de rester dans ce sous-bois et de ne jamais être retrouvée ! Aujourd’hui elle est vivante, mais quelque chose en elle est cassé. Elle ne vit plus, elle survit. Elle avait 21 ans au moment des faits. Depuis, elle a perdu sa joie de vivre, son innocence, sa spontanéité, sa féminité… Elle a développé les symptômes post-traumatiques des personnes qui se sont fait agresser. Chaque semaine, elle voit un médecin et une psychologue […]. Notre souhait le plus fort, c’est que Louis-Philippe Herter ne soit jamais amené à recommencer avec qui que ce soit d’autre ! »Pour le sanctionner, l’avocat général Marie-Noëlle Loriot a demandé à la cour de prononcer une peine de 12 ans de réclusion criminelle pour un maximum de 15 encourus. « C’est le prix à payer pour les souffrances endurées par la victime », décrite comme « une jeune femme réservée, travailleuse, toujours prête à rendre service, bien insérée socialement, une fille bien… »
La représentante du Parquet général a retracé l’itinéraire singulier de l’accusé, un homme marié de 29 ans appartenant à la communauté des gens du voyage, basé à Gray ; un repris de justice au casier lourdement chargé, ayant passé une grande partie de sa vie en prison. Et de pointer, parmi ses condamnations, deux pour agression sexuelle dont une, en 2004, lui ayant valu 5 ans de prison ferme.
Hier, la cour d’assises de la Côte-d’Or a reconnu Louis-Philippe Herter coupable de viol, et l’a condamné à 10 ans de réclusion criminelle.
SUR LE PLAN CIvil12 000 € de dommages et intérêts ont été alloués à la victime.
http://www.bienpublic.com/cote-d-or/2012/02/15/viol-a-collonges-lezard-prend-10-ans-de-reclusion
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