L'espoir était mince, il s'est complètement volatilisé hier. La cour d'appel de Douai a de nouveau condamné des victimes de l'amiante à rembourser des indemnités qui leur avaient été versées.
Quelque part, il y a une logique. Reste à savoir où. Sans surprise, la cour d'appel de Douai qui, en octobre, avait condamné 17 malades de l'amiante à rembourser une partie des indemnités perçues, a remis le couvert hier, pour sept autres. Pour Laëtitia Pluta, responsable administrative de l'Association régionale de défense des victimes de l'amiante (ARDEVA), la colère et l'émotion sont toujours au rendez-vous : « Ce sont des gens empoisonnés à qui on met une double peine. Je suis en train de les appeler pour les prévenir. Il y a de l'indignation, des pleurs et des cris. Qu'on fiche la paix aux victimes ! »
Vérité en deçà des Alpes, erreur au-delà ?
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/03/02/article_les-victimes-de-l-amiante-toujours-conda.shtml
« Le doigt dans l'engrenage »
Jean-Claude Ghelin, vice-président de l'ARDEVA, prend ses responsabilités de bénévole : « On dit aux gens de ne pas rembourser, c'est clair et net. Sinon, c'est mettre le doigt dans l'engrenage. » L'ultime solution pour les 341 victimes qui, au final, pourraient être amenées à rendre des sommes allant parfois jusqu'à 50 000 euros, semble être de nature politique. Au-delà même de l'appel à la mansuétude lancé en décembre par le ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Quelque 300 députés et sénateurs ont, en effet, signé la motion « amiante ». Une motion qui réclame la remise gracieuse et l'arrêt des procédures en cours. À ce sujet, Christian Hutin, maire de Saint-Pol-sur-Mer et président du groupe d'études amiante de l'Assemblée nationale, s'est fendu d'un communiqué où il affirme : « Voilà un coup de plus aux victimes qui ne réclament que la justice. » À Thiant, dans le Valenciennois, où une usine Eternit a durant des dizaines d'années occupé le paysage, Jean-Michel Despres, un ancien salarié, ajoute une couche de colère : « En plus, il vient d'y avoir le dessaisissement de la juge parisienne Marie-Odile Bertella-Geffroy. Elle avait fait de l'amiante son cheval de bataille. Elle demandait des moyens supplémentaires pour son instruction. On l'a retirée pour des motifs qui me paraissent futiles. » Une situation générale d'autant moins compréhensible que le 13 février en Italie, deux ex-dirigeants d'Eternit ont été condamnés à seize ans de prison.Vérité en deçà des Alpes, erreur au-delà ?
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