Dodo la Saumure (DLS), né Dominique Alderweireld en 1949 à Annoeullin et qui doit sa renaissance médiatique à l'affaire du Carlton, a pris son bain d'objectifs hier devant le tribunal correctionnel de Tournai (B). « Pourquoi moi ? », a invectivé le proxénète en blazer à boutons dorés. S'il a assumé son commerce largement toléré en Belgique, il a réfuté la traite d'êtres humains, la drogue et le blanchiment d'argent. Autant de chaînons du « système Dodo » aux yeux du tribunal.
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DLS comparaît avec sept coprévenus. D'emblée se revendique comme le meneur : « J'ai toujours reconnu les faits, mais c'est discriminatoire. C'est un procès en morale et non en justice. » Sur le banc des prévenus, une brochette d'(ex)-compagnes à la blondeur ostensiblement feinte - aux noms desquelles il a mis maisons, bars et sociétés. Et d'anciens combattants du sexe à vendre : trois ex-associés sexagénaires à qui il aurait un jour sauvé la mise (l'un sort de prison, l'autre est ruiné, le dernier est un escroc notoire). De bons samaritains s'occupant de la comptabilité, jouant les grossistes en préservatifs, allant « voir si tout va bien » chaque soir dans ses bars ou gérant les bénéfices de cette superproduction à la Audiard. Face à eux, un tribunal féminin.
DLS ne se démonte pas : « La loi sur la prostitution en Belgique est bafouée depuis quarante ans, pourquoi suis-je le seul poursuivi ? » Sachant qu'il y a près de 20 clubs à Tournai, plus de 3 000 en Belgique, payant des taxes communales. « Ce qu'on vous reproche, c'est une forme de système », lâche la présidente Marie-Paule Hatert. Une allusion à la qualification de « bande organisée », soulignant l'ampleur et les rouages d'un « système Dodo » qui, de 2000 à 2009, a vu défiler une centaine de femmes dans une vingtaine de maisons closes de Tournai aux Ardennes belges, générant un chiffre d'affaires annuel de 630 000 euros.
Deux Brésiliennes et une Polonaise ont déclaré aux policiers que DLS avait abusé de leur situation vulnérable - mais n'ont pas répondu aux convocations des magistrats. « Je profite d'une détresse économique, mais pas plus qu'un autre patron d'une femme au chômage qui accepte un emploi de caissière », estime celui qui est déclaré officiellement comme « hôtelier » et fait signer des CDI. « J'ai essayé de demeurer dans la légalité », martèle-t-il, évoquant l'aide de la police des moeurs pour déclarer « des indépendantes, qui vont et viennent »...
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/03/02/article_proces-a-tournai-de-dodo-la-saumure-prox.shtml
DLS comparaît avec sept coprévenus. D'emblée se revendique comme le meneur : « J'ai toujours reconnu les faits, mais c'est discriminatoire. C'est un procès en morale et non en justice. » Sur le banc des prévenus, une brochette d'(ex)-compagnes à la blondeur ostensiblement feinte - aux noms desquelles il a mis maisons, bars et sociétés. Et d'anciens combattants du sexe à vendre : trois ex-associés sexagénaires à qui il aurait un jour sauvé la mise (l'un sort de prison, l'autre est ruiné, le dernier est un escroc notoire). De bons samaritains s'occupant de la comptabilité, jouant les grossistes en préservatifs, allant « voir si tout va bien » chaque soir dans ses bars ou gérant les bénéfices de cette superproduction à la Audiard. Face à eux, un tribunal féminin.
DLS ne se démonte pas : « La loi sur la prostitution en Belgique est bafouée depuis quarante ans, pourquoi suis-je le seul poursuivi ? » Sachant qu'il y a près de 20 clubs à Tournai, plus de 3 000 en Belgique, payant des taxes communales. « Ce qu'on vous reproche, c'est une forme de système », lâche la présidente Marie-Paule Hatert. Une allusion à la qualification de « bande organisée », soulignant l'ampleur et les rouages d'un « système Dodo » qui, de 2000 à 2009, a vu défiler une centaine de femmes dans une vingtaine de maisons closes de Tournai aux Ardennes belges, générant un chiffre d'affaires annuel de 630 000 euros.
Deux Brésiliennes et une Polonaise ont déclaré aux policiers que DLS avait abusé de leur situation vulnérable - mais n'ont pas répondu aux convocations des magistrats. « Je profite d'une détresse économique, mais pas plus qu'un autre patron d'une femme au chômage qui accepte un emploi de caissière », estime celui qui est déclaré officiellement comme « hôtelier » et fait signer des CDI. « J'ai essayé de demeurer dans la légalité », martèle-t-il, évoquant l'aide de la police des moeurs pour déclarer « des indépendantes, qui vont et viennent »...
« Ses colères »
Il nie les « assiettes remplies de cocaïne » citées par des « employées ». Aucune ne viendra témoigner, hormis les compagnes, obligées. De sa voix fêlée, l'ex-femme raconte : « Il s'énervait, il en est venu plusieurs fois aux mains avec moi. » Une autre renchérit avec « ses colères ». Vient le tour de Béatrice Legrain. D'une insolence nonchalante, celle que DSK aurait prise pour une « restauratrice belge » dans un club parisien, qui est en fait la recruteuse internationale, interrompt la présidente la titillant sur le droit du travail : « Ma spécialité, ce sont les langues étrangères, pas les questions sur la TVA. » Mais ce qui fait bondir Isabelle Algoet, substitut du procureur, c'est le : « Je ne suis pas venu en Belgique par hasard » de DLS. Au point de demander 5 à 10 ans de prison dans son réquisitoire du 15 mars (avant les plaidoiries le 22), dans un plat pays qui a si longtemps fermé les yeux ?http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/03/02/article_proces-a-tournai-de-dodo-la-saumure-prox.shtml
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