vendredi 13 avril 2012

Encore le coup du témoin surprise

Comme en2008, le procès de la mort du petit Kevin, en septembre2000, boulevard des Fédérés à Amiens, vivra ce matin un rebondissement de dernière minute.

Vous avez aimé 2008 ? Vous adorerez 2012 ! Il y a quatre ans, le témoignage d'une éducatrice spécialisée, alertée par un article du Courrier picard, avait fait basculer le procès de la mort du petit Kevin, trois mois, roué de coups le 24 septembre 2000, rue des Fédérés, à Amiens. Le père, Cédrik Hardouin, avait été acquitté et la mère, Cindy Lecointe, renvoyée devant les assises pour violences mortelles.

Elle y comparaît depuis mercredi matin. La journée d'hier lui avait été plutôt favorable quand sur les coups de 19 heures, l'avocate générale Marie-Anne Chapelle a sorti de son hermine un élément inédit : émue par... l'article du Courrier picard, l'ancienne logeuse, de 2008 à 2011, de Cindy et de son nouveau compagnon, avait tenu à témoigner devant les services de police. Selon elle, le garçon d'une dizaine d'années que l'accusée a eu avec Hardouin après la mort de Kevin serait victime de violences, au moins psychologiques. Évidemment, ça n'intéresse pas directement la question de la mort du nourrisson mais ça éclaire d'une couleur sombre la personnalité de la jeune femme, âgée de 31 ans.

«Je me suis énervée sur Kevin»

Il a donc été décidé d'entendre la dame ce matin, ainsi que, à la demande expresse de Me Daquo, les éducateurs spécialisés qui ont suivi l'éducation de l'enfant de 2008 à 2011.

Une fois de plus, on va s'en remettre à un témoin puisque le père de Kevin «ne sait pas » et que sa mère «ne se souvient plus ». La plus attendue, hier, était l'éducatrice spécialisée qui, en 2003, a recueilli cette confidence de Cindy : «Je me suis énervée sur Kevin ». Me Daquo presse la professionnelle de questions : Cindy a-t-elle dit «énervée » ou «énervée sur Kevin » ? «Les mots précis ne sont peut-être pas exacts », consent le témoin. On pourrait consulter les dossiers de l'époque s'ils n'avaient pas mystérieusement disparu. On n'est plus à un fiasco près...

«J'espère que ce n'est pas Cédrik qui l'a tué... »


En 2003, c'est bien le père que l'on soupçonne d'avoir tué l'enfant pas des coups répétés. C'est le cas jusqu'en 2008, quand il comparaît pour violences mortelles, et Cindy pour faux témoignage.

Cette thèse est d'autant plus crédible que Cédrik Hardouin usait régulièrement de violence sur sa compagne (il l'a même giflée sur son lit à la maternité !) Au point que quand sa propre mère appelle sa sœur pour lui confier la terrible nouvelle, elle lui dit : «Kevin est mort. J'espère que ce n'est pas Cédrik qui l'a tué... »

Cette sœur tiraillée entre le sang (Cédrik) et le cœur (Cindy), a versé hier les premières larmes de ce procès. Elle a redit qu'elle estimait son frère «capable de l'avoir tué ». «Qui a pu faire ça ? », a insisté Stéphane Daquo. «Mon frère », a-t-elle soufflé
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