Un Tourneur ou un Chabrol auraient eu matière à faire un petit chef-d'œuvre avec ce fait divers sordide, orchestré par un trio qui répond de la mort d'un homme.
La soirée tragique s'est déroulée en avril 2008, dans un appartement de Saint-Quentin, dans le cadre d'une alcoolisation générale et massive.
Aujourd'hui, les trois protagonistes disent s'être libérés de leur addiction. Leur comportement ne manque pas de surprendre.
Christophe Vautrin, 33 ans, est le seul détenu. Souriant, en dépit d'un fond de timidité relevé par l'enquêteur de personnalité, il emploie un vocabulaire varié pour répondre, sans hésitation, aux questions posées et exprimer ses remords.
En dépit d'un brevet en informatique, sa vie professionnelle a été faite de petits boulots divers, plus ou moins déclarés. Il a tâté de l'alcool (jusqu'à plus de deux litres de whisky par jour) et de l'héroïne.
Il est connu pour ne pas être violent. Pourtant, il aurait tranché la gorge de Pascal Damhet, le mari de Laëtitia Duez parce que ce dernier aurait insulté sa femme.
Laëtitia a nettoyé les lieux après le bain de sang
Jérôme Cardot, 38 ans, a le nez plongé dans un gros dossier de toile bleue et prend scrupuleusement des notes. Il a modifié son look depuis ses apparitions devant le tribunal correctionnel de Saint-Quentin pour divers délits.
Cheveux bruns coupés court, soupçon de barbiche sur le menton, il adopte un ton presque professoral pour raconter sa vie. Bien que mince, il accuse près de 23 kilos supplémentaires sur la balance, suite à son sevrage à l'alcool. Il était l'amant de Laëtitia Duez.
Il a aidé Christophe Vautrin à enrouler le corps de Pascal Damhet dans des couvertures ; puis à le placer dans un container qu'ils ont tous deux tiré jusque dans un garage où ils l'ont abandonné, après l'avoir enveloppé de plastiques.
À 31 ans, Laëtitia Duez (ex-épouse Damhet) a conservé un corps juvénile malgré six grossesses. Secouée de tics, elle tire ses jolis traits en grimaces, qui ne parviennent pas à enlaidir un visage éclairé par deux yeux magnifiques.
Impressionnée par la solennité des lieux, elle a des gestes saccadés, se tord les mains et gratte furieusement ses paumes, en agitant sa tête dans des mouvements irrépressibles. Elle doit prononcer chaque syllabe séparément pour se faire comprendre et elle y met de la bonne volonté.
Elle a nettoyé les lieux après le bain de sang qui avait couvert les sols de l'appartement.
Tous trois sont loin de l'image que l'on se fait d'acteurs dans un film gore. On basculera dans le sordide, demain matin, lorsque le médecin légiste décrira les lésions de la victime et que l'on abordera la reconstitution des faits.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Un-trio-propret-pour-un-film-gore
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