samedi 5 mai 2012

Jacques Jannet : 14 ans de prison pour le meurtre de sa femme

Reconnu coupable du meurtre de son épouse Florence, le 5 juillet 2009 à Bellegarde, Jacques Jannet a été condamné hier soir à 14 ans de réclusion criminelle.
« Je m'en veux cruellement. Je ne me pardonnerai jamais. J'aimais Florence et je l'aimerai toujours. C'était une femme extraordinaire. Si je me bats, c'est pour mes deux enfants, pour leur avenir, je suis sûr que c'est ce que Florence aurait souhaité. »
Ce sont les derniers mots prononcés hier après-midi par Jacques Jannet avant que les jurés de la cour d'assises du Tarn ne se retirent pour délibérer… pendant 4 longues heures. Les défenseurs de Jacques Jannet y ont vu un mauvais signe pour leur client. Ils ne se trompaient pas. Précédé par un silence pesant, le verdict est tombé, à 18 h 20 : 14 ans de réclusion criminelle. « Donc, vous avez compris, M. Jannet, la cour et le jury considèrent que vous avez donné volontairement la mort à votre épouse », explicitera la présidente Corinne Chassagne.
Sonné par la sentence, le père s'assied et sanglote, la tête dans les mains. À quelques mètres, ses fils Jérémy et Julien ont pris eux aussi une flèche en plein cœur. Il faudra tout le tact de leur entourage pour les aider à endurer cette épreuve.
« Manifestement, ce verdict n'apaisera pas la peine des enfants. On n'a pas eu l'impression d'avoir été entendus ou compris durant ce procès », dira après l'audience civile Me Frédéric Albarède, qui représentait Julien.

Vers un procès en appel ?

Sur les bancs de la défense, c'est la colère qui domine. « Oui, on peut dire que la sanction est légèrement en dessous des réquisitions de l'avocat général (N.D.L.R. : Pascal Suhard avait réclamé 18 ans) mais c'est un verdict d'une sévérité surprenante. On vient de dire à Jacques Jannet que pendant 14 ans, il ne verra pas ses enfants autrement que dans le parloir d'une maison d'arrêt. J'irai le voir samedi matin », indique Me Alary, qui espère convaincre son client de faire appel. Me Martial aura ces propos lourds de sous-entendus : « Je sais que le délibéré a duré très longtemps, sans doute trop longtemps pour qu'il résulte de la décision du jury populaire seul ».
L'appréciation est bien différente, forcément, du côté de la famille de Florence. Partie civile pour Aimé et Jeanine Bernad, les parents, et Christine, la tante, Me Emmanuel Gil a le sentiment que « la vérité judiciaire a été rendue. La thèse de l'accident a été écartée en toute logique. Ce qu'espèrent mes clients, désormais, c'est de pouvoir renouer des relations plus apaisées avec leurs petits-enfants même s'ils savent qu'il faudra du temps pour apaiser les douleurs. »
Le poids du chagrin pesant sur les épaules de Jérémy, 15 ans et Julien, 25 ans, la plupart des acteurs de ce procès déchirant auraient bien voulu en supporter une partie, hier soir.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/05/1346379-14-ans-pour-jacques-jannet.html

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