mercredi 23 mai 2012

Prison pour les malfaiteurs

Nous sommes le 23 mai 2011, rue de la Croix- Rouge à Tourcoing, il est 1 h 45 du matin. Une patrouille de la brigade anticriminalité (BAC) aperçoit deux individus aux abords de l'agence de la Caisse d'Épargne. D'après leur rapport, l'un porte une capuche et semble faire le guet, tandis que l'autre, placé devant la barrière de sécurité qui protège l'accès au distributeur automatique, jette quelque chose à terre. « Il s'agit d'un gant, à côté duquel ils vont retrouver une clé BTR et des boulons », détaille la présidente Reliquet à l'attention des deux prévenus.
« Les policiers en ont également trouvé un dans votre voiture. » Des boulons qui, selon toute vraisemblance, proviendraient des barrières de sécurité. « On soupçonne donc que vous étiez en train de préparer un casse-bélier », glisse la présidente. « Vous démontiez les barrières antipercussion pour ensuite forcer le distributeur à l'aide d'une voiture. » À la barre, Farouk Abdelmalek et Ismaël (sans nom patronymique), nient en bloc. « Je ne faisais pas le guet », s'emporte le premier.


« J'habite à 300 m de la banque. Je venais de garer ma voiture, et je rentrais chez moi. » Ismaël sert à peu près la même version, avant d'aller plus loin. « Quand ils nous ont contrôlés et qu'ils ont trouvé une pince sur moi, les policiers ont fait le tour de toutes les voitures de la rue pour voir s'il n'y avait pas de dégradations. Là, ils sont tombés sur la barrière qui avait plus de boulons et ils ont voulu faire un rapprochement. » Et le prévenu d'assurer que les outils qu'ils portaient sur lui n'avaient pour objet que de servir à réparer sa moto.
Me Bensoussan, l'avocat d'Ismaël, pointe un autre élément du dossier. « Il y avait trois caméras au niveau de la banque. Mais sur aucune on n'a pu voir mon client. » Le directeur de l'agence du Crédit Agricole a expliqué que ce n'était pas des caméras capables de filmer de nuit et que le champ était trop restreint. Pas convaincant pour l'avocat. « On n'a pas non plus une seule empreinte ou trace d'ADN exploitable », poursuit-il avant de plaider la relaxe pour son client. Rejoint bientôt par Me Pianezza, l'avocat de Farouk Abdelmalek.
« Quand il a été interpellé, mon client a indiqué à la police qu'il fallait qu'il prenne sa voiture, parce qu'il avait laissé les clés sur le contact. La même voiture où les policiers ont, apparemment retrouvé un boulon. Il n'est pas abruti à ce point. » Le tribunal a estimé que les deux prévenus étaient coupables et a suivi les réquisitions du procureur Dabin : deux ans de prison ferme pour Ismaël, trois ans pour Farouk Abdelmalek


http://www.nordeclair.fr/Locales/Tourcoing/2012/05/17/prison-pour-les-malfaiteurs.shtml

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