jeudi 21 juin 2012

Affaire Lemaire : la personnalité des protagonistes passée au crible

Une question se pose au troisième jour du procès qui se déroule aux assises de l’Oise : saura-t-on un jour jamais qui a tué Jean-Luc Lemaire, ce père de famille de 47 ans, dont le corps a été retrouvé le 12 décembre 2008 dans la sablière d’Attichy. Qui de la femme, de l’amant officiel et de l’occasionnel dit la vérité? Réponse du Philippe Damelo : « Personne!   Tout le monde a menti et maintenant tout le monde à la trouille. » Dans le box des accusés, les silences sont longs, embarrassés quand avocats et magistrats parlent de leurs relations. Et quand ces amants diaboliques parlent, le refrain est toujours le même : « Ce n’est pas moi, c’est l’autre. » Dans cette partie de poker menteur, l’absurde n’est jamais très loin du scabreux.

Le chef : Isabelle Lemaire. Cette croqueuse d’hommes offre son corps à ses amants en échange de service : de l’argent, bien sûr, mais aussi de faire le taxi pour aller voir d’autres amants. D’après un expert psychiatre, Isabelle Lemaire est une « femme perdue à l’intelligence modeste ». Elle est sur la défensive et n’a pour seul modèle qu’« une mère instable et légère qui l’emmenait avec elle pour voir ses nombreuses conquêtes. (...) C’est une femme malheureuse qui tient un discours flou. Elle présente plusieurs versions de sa vérité et rentre dans un jeu manipulatoire sans réaliser l’effet que cela a sur son interlocuteur. »

L’exécutant : Frédéric Ricaux, amant principal et suspect numéro 1. Il vit avec le couple Lemaire et a eu un enfant avec elle. Une situation qu’il ne supportait plus et dont il avait fait part à Isabelle. Le soir du drame, il lui enverra un SM : « Ils vont venir me chercher à tous les coups, il y a mes empreintes. » Après, les apparences sont contre lui : violent, il a déjà reconnu avoir étranglé Jean-Luc Lemaire avant de se rétracter. Quand je l’ai lâché, il était vivant », assure-t-il. L’expert le désigne comme un homme normal plutôt intelligent, parano, dont les propos sont contradictoire. La situation à la maison aurait facilité le passage à l’acte. Il a explosé et a tué l’homme qui était officiellement avec la femme qu’il aimait.

Le pigeon : Alain Lanternier, le deuxième amant. Il rencontre Isabelle via un chat téléphonique le lundi, lui donne un chèque de 1700 € pour payer son loyer en retard le mercredi et aurait, sous la contrainte, aidé Ricaux à tuer le mari. A l’audience, on l’appelle le pigeon. L’expert dit de lui qu' il a un niveau intellectuel modeste, aux confins de la débilité mentale légère, mais a une intelligence pratique indéniable. « Il donne l’impression d’un homme vulnérable, passif, influençable et immature ».
Chacun a sa version de la nuit du
. Une chose est sûre, il fallait être deux pour porter le corps. Isabelle était-elle au courant de ce macabre projet? En tout cas, entre le dimanche midi et le lundi midi, du portable d’Isabelle Lemaire ont été émis et reçus 560 appels ou SMS, parmi lesquels 74 appels à destination du téléphone d’un troisième amant qui certifie que le couple illégitime lui avait confié vouloir en finir avec le mari
http://www.leparisien.fr/attichy-60350/affaire-lemaire-la-personnalite-des-protagonistes-passee-au-crible-21-06-2012-2059374.php

Aucun commentaire: