Un ami d'enfance qui rapporte des menaces et un mobile qui se précise: les
preuves accablant le trio accusé de la mort de Jean-Luc Lemaire semblent se
multiplier.
«Mon mari me fait chier, il me prend la gueule. - T'inquiète pas, y'en a plus pour longtemps. - On va le flinguer. On a vu quelqu'un...» Ce dialogue entre Isabelle Lemaire et Frédéric Ricaux, dans la cuisine du pavillon de Longueil-Annel, a été rapporté hier - à grand' peine ! - par un ami d'enfance de Ricaux, qui a fréquenté en2006 et 2007 le couple à trois composé du mari Jean-Luc, de la femme Isabelle et de l'amant Frédéric.
Dieu que l'accouchement fut difficile! Sous ses airs bêtas, le jeune homme avait bien compris l'importance de son témoignage, qui scelle l'hypothèse de la préméditation.
Isabelle a beau jurer qu'elle n'a rien demandé à Ricaux, et Frédéric s'accrocher à sa troisième et dernière version de la soirée du 9novembre2008 (celle qui l'innocente après qu'il se fut avec force détails accusé du meurtre), l'étau se resserre...
Peu avant 20 heures, Julien, un Rouennais qu'Isabelle avait, lui aussi, connu sur un site de rencontres, a enfoncé le clou : «Isabelle m'a dit qu'elle voulait se débarasser de son mari. Elle m'a demandé de leur donner un coup de main. Frédéric Ricaux était au courant. Il m'a parlé aussitôt». Le Normand n'a pas pu dater précisément cette conversation.
D'autant que depuis hier, on sait que le couple, adultère mais presque légitime, avait un autre mobile que la lassitude d'un mari par ailleurs peu regardant sur les faits et gestes de son épouse: Isabelle recevait ses amis du forum de rencontre à domicile et pouvait passer sa nuit sur le clic-clac avec un de ses «cousins» tandis que son mari dormait à l'étage.
Ce mobile est vieux comme le monde: c'est l'argent. «Nous disposons d'une assurance décès, alimentée par les gains non touchés par les parieurs, qui aurait permis à MmeLemaire de toucher 160000 euros, même en cas de suicide», a confirmé la secrétaire générale de l'hippodrome de Compiègne, où travaillait la victime.
Des menaces pour avant, un mobile pour après: ça sent mauvais pour le principal accusé, Frédéric Ricaux. Ses avocats Hubert et Paul-Henri Delarue n'ont d'autre choix que d'allumer des contre-feux.
Le plus évident, ils l'ont sous la main: Alain Lanternier, amant de fraîche date d'Isabelle en novembre2008. Il n'est renvoyé devant les assises que pour la destruction de la voiture du mort et non dénonciation de crime.
Hubert Delarue a beau jeu de pester contre cette accusation minimaliste qui lie la cour, quand bien même Ricaux affirme que c'est Lanternier qui a tué le mari et l'a obligé à participer à l'enterrement. «Moi je suis là depuis deux ans, lui depuis une semaine, et tout arrive à ce moment-là. Ça ne vous semble pas bizarre? », peste Ricaux.
Dans le genre bizarre, il s'y connaît: alors qu'il vient de jeter Lemaire dans un trou, il demande de ses nouvelles Isabelle une heure plus tard. «J'avais complètement oublié ce qui s'était passé», affirme-t-il sans rire.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/L-etau-se-resserre-autour-des-amants-diaboliques
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