Les psychiatres, qui ont examiné les parents de
Marina, morte à 8 ans à l'été 2009 sous les coups du couple, ont estimé jeudi,
devant la cour d'assises de la Sarthe, que ni l'un ni l'autre ne souffraient
d'altération du discernement au moment des faits. En dépit de "perturbations
graves de la personnalité", le père, Eric Sabatier, ne présentait "pas
d'altération du discernement au moment des faits", a affirmé le psychiatre
Philippe Baize. "Il pense avoir toujours fait au mieux pour protéger sa fille
(...) et il dit qu'il ne se pardonnerait jamais" ce qu'il lui a fait subir. "Il
se désigne comme victime de sa femme. Il dit qu'il aurait dû s'interposer mais
avoir été pris dans un engrenage", a expliqué le psychiatre.
De son côté, Jean-Yves Cozic, qui a examiné la mère de Marina, Virginie Darras,
a également déclaré qu'elle ne souffrait d'"aucun trouble psychique ou
psychologique altérant le discernement" mais qu'il avait décelé chez elle "des
éléments d'immaturité ainsi qu'une quête affective importante". Pour la
naissance de Marina, Virginie Darras avait, dans un premier temps, accouché sous
X avant de revenir sur sa décision. Auparavant, l'éducatrice qui suit les
enfants du couple, a expliqué devant la cour leurs difficultés à revenir à une
vie normale. "Eux aussi ont été victimes, pas de maltraitance, mais d'un système
qui leur a volé leur enfance (...) ils ne s'autorisaient pas à être victimes",
a-t-elle dit. "Pour eux, les règles d'une famille, c'était ce qu'ils avaient
vécu".
"Je veux que personne me pardonne"
"Je veux que personne me pardonne"
Interrogé par les parties civiles sur ses actes et sur ses enfants, Eric Sabatier a répondu : "Ce qu'on peut leur dire, c'est que papa est un monstre. Je n'ai même pas le droit de demander pardon. Je veux que personne me pardonne. C'est impardonnable ce que j'ai fait". "Je ne sais pas comment je suis devenu ce mec que je ne supporte plus, a-t-il poursuivi. Quand je pense à ce qu'ont vécu mes enfants, j'ai envie de mettre fin à mes jours, tout de suite. Si je suis là aujourd'hui, c'est pour comprendre".
Le matin, Jean Plessis, le psychologue qui suit Eric Sabatier, avait affirmé que "Marina avait absorbé le conflit du couple". La fillette "était le symptôme du couple qui n'a pas fonctionné", avait estimé l'expert devant la cour. En fin d'après-midi, l'audience se poursuivait par l'audition des gendarmes qui ont mené l'enquête et procédé aux premières gardes à vue. Eric Sabatier et Virginie Darras, âgés de 40 et 33 ans, parents de cinq enfants en commun (dont Marina et une petite fille née en prison), comparaissent depuis le 11 juin pour actes de tortures et de barbarie sur mineure de moins de 15 ans ayant entraîné la mort. Ils encourent la réclusion à perpétuité.
http://lci.tf1.fr/france/justice/marina-pas-d-alteration-du-discernement-pour-les-parents-7376818.html
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