jeudi 5 juillet 2012

« Je voulais lui faire mal »

« Parlez plus fort et près du micro ! », assène le président du tribunal au trentenaire. En jean, tee-shirt noir et lunettes, l’homme est jugé pour avoir tiré sur son ex-compagne à Montbéliard. Les faits se sont produits lundi devant le lycée Cuvier. Le Sochalien a déjà été condamné quatre fois pour des conduites en état d’ivresse et des violences.
« Je voulais lui faire mal », avoue le prévenu, qui explique ne pas supporter la séparation. L’alcoolisation massive (20 verres de bière, un taux de 1,96 g), une rancune tenace mêlée de haine, l’a conduit à cette dérive qui aurait pu tourner au drame. « La victime sortait du lycée où avait eu lieu une remise de diplômes. Elle raconte : ‘’Je pense qu’il avait bu. Il s’est mis à m’insulter, il a sorti une arme et l’a braquée sur ma tempe. J’étais dans un état second. Mes enfants m’ont défendue. J’ai senti un claquement’’ », relate le magistrat. Son ex-conjoint vient de la toucher avec un pistolet à bille. À l’hôpital, une balle de plomb est extraite de sa cuisse. La blessure est heureusement sans gravité. « Est-ce que vous avez conscience de la catastrophe ? Vous avez tiré sur votre femme devant vos enfants ! », s’indigne la juge Baghdassarian.
Si le président du tribunal dit comprendre la souffrance de l’intérimaire, il tente aussi de lui remettre les idées en place : « Votre ex-épouse n’est pas votre propriété. Vous pensiez quoi ? Que vous alliez calmer votre souffrance ? Ca va être compliqué de renouer avec vos enfants… », martèle-t-il. La procureure de la République requiert de dix-huit mois à deux ans de prison, dont la moitié avec sursis. « J’ai souhaité une comparution immédiate. Il fallait mettre un coup d’arrêt à ces violences. J’espère que la nuit en détention aura eu l’effet d’un électrochoc. »
À la défense, M e Niggli assure que l’intérimaire, en proie à un profond mal-être, se rend compte de l’immense gâchis occasionné. « Je l’ai rencontrée plus de vingt-quatre heures après les faits. Il était effondré, il pleurait. » Hier, l’homme essuyait encore quelques larmes sur son tee-shirt. Décision : dix-huit mois de prison, dont un an avec sursis, mise à l’épreuve pendant trois ans avec obligation de soin et de travail.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/06/29/je-voulais-lui-faire-mal

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