Concubine depuis de longues années de Thierry Vautrin, elle lui avait donné deux enfants, aujourd’hui privés de leur maman.
Le quadragénaire, décrit par les uns comme « passionnément amoureux », par les autres comme « manipulateur, jaloux et possessif », est accusé de l’avoir tuée le 1 er septembre 2010, dans les communs de leur appartement, en vieille ville de Nancy. Un geste dont il devra répondre devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle les 5,6 et 7 décembre.
A condition qu’il recouvre la mémoire. Lors de l’instruction, il avait expliqué nourrir des souvenirs parcellaires. Sortis fumer une cigarette dans le couloir, après le déjeuner et une nouvelle dispute, tout avait dégénéré, le quadragénaire avançait alors « une folie meurtrière ».
45 coups de couteau
En colère, il aurait arraché des mains de sa compagne un couteau (dont elle se serait emparée avant de quitter l’appartement ?) et aurait dévalé les escaliers à sa suite pour la poignarder. Fin de sa version ou presque.Incapable de dénombrer les coups portés, tout juste se revoyait-il ensuite allongé près de la cave, Emilie gisant au sol elle aussi, le couteau planté dans le cou. Différents témoins, voisins ou passants attirés par les cris, ont assisté partiellement à la scène : Thierry Vautrin, à califourchon sur sa victime, lui transperçant les chairs de façon frénétique.
Une chose certaine, sur les 45 coups de couteau recensés par le médecin-légiste, trois ont été mortels même si le décès d’Emilie Wuttur est aussi dû à une manœuvre de strangulation.
Un geste oublié par l’accusé. En revanche, devant le magistrat instructeur, il s’est longuement appesanti sur son histoire d’amour fusionnel, sur les deux âmes sœurs qu’ils étaient l’un pour l’autre…
Emilie avait rencontré son concubin, adolescente. Sa mère vivait alors avec le père de Thierry, de cette union est même né un enfant, à la fois demi-frère de l’un et de l’autre.
Amour fusionnel
Dès sa majorité, Emilie avait emménagé avec Thierry Vautrin. La jeune et jolie jeune femme avait alors mené de front sa vie conjugale, ses études et bientôt ses maternités. Thierry Vautrin, plus fragile, plus instable professionnellement, les difficultés avaient fini par obscurcir leur quotidien. Quelques mois avant les faits, les disputes s’étaient multipliées, Emilie songeait à le quitter. Ce qu’il ne parvenait à envisager. Dépressif, il était en proie à des idées suicidaires. Après son geste, il a d’ailleurs retourné l’arme contre lui.C’est cependant bien Emilie qui a perdu la vie. A quelques mètres de ses deux jeunes enfants de 8 et 3 ans, qui, à l’intérieur de l’appartement au moment des faits ont dû être évacués par une fenêtre pour ne pas être confrontés à la scène de crime sanglante. Leurs intérêts tout comme ceux de la mère d’Emilie et de son demi-frère seront représentés par M eFrançois Robinet.
Mes Gantois et Girard interviendront à la défense de Thierry Vautrin.
La cour d’assises sera présidée par Marie-Cécile Thouzeau.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/12/03/drame-passionnel-aux-assises
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