Tant l'année 2012 s'était bien terminée pour un Poitevin âgé de 42 ans, tant l'année 2013 commence mal, s'inscrivant en cela dans un cycle à l'allure infernale.
Christophe Plourde a été libéré le 31 décembre de la maison d'arrêt de Rochefort, après six mois de détention consécutive à la condamnation, le 5 juillet 2012, du tribunal correctionnelle de La Rochelle pour conduite automobile sous l'emprise de l'alcool avec un permis annulé, plus un refus d'obtempérer.
Mais le souffle de liberté a pris tout de suite une allure d'ivresse. Ce 2 janvier, la quarantenaire était contrôlé dans des circonstances presque identiques par les policiers rochefortais. La seule différence est que l'homme a obéi sans broncher aux fonctionnaires.
Homme tranquille
Hier, lors de sa comparution immédiate, le Poitevin (installé à La Rochelle pour mettre à distance de mauvaises fréquentations du côté de Poitiers), était tout à fait tranquille, résigné et respectueux.
Xavier Rolland rappelait que le contrôle de police avait été effectué à 9 h 30 et que le prévenu accusait 0,67 mg d'alcool par litre d'air expiré. Christophe Plourde se trouvait alors au volant de sa vieille Mercedes. Ce véhicule, lui servant souvent de domicile, avait été immobilisé par la condamnation de début juillet.
Une moitié de vie en prison
Ce fut alors une peine de plus à l'impressionnant casier judiciaire : 34 mentions - « beaucoup de vols et, beaucoup d'alcool », résumait le président -, ayant conduit Christophe Plourde, père d'un enfant âgé de 10 ans, derrière les barreaux pendant vingt-et-un ans. La moitié de l'existence de ce tailleur de pierre de formation, un homme bien en peine maintenant, du fait de problèmes cardiaques, d'exercer ce métier.
Du box, le prévenu en appelait à de l'aide pour sortir de la spirale de l'alcool : « Je n'y arriverais pas tout seul. La psychologue l'avait dit que je ne pouvais pas tenir à l'extérieur sans boire pendant un mois. J'avais une cure de désintoxication qui commençait le 5 février. »
Préparer une libération
Se disant, Christophe Plourde ne se posait pas en victime. Son avocate, Marine Kervingant, n'accablait pas plus la société mais, vu la problématique alcoolique et le passé judiciaire de son client, constatait : « L'incarcération ne sert à rien, elle ne règle pas le problème à moyen et long terme ». Quant à la libération un 31 décembre, elle considérait que cela n'avait pas été opportun, parce que non couplée avec une prise en charge. De nouveau dans la rue, son client ne pouvait que céder à la tentation, surtout en période de fêtes « alors qu'il avait la volonté de faire cette cure de désintoxication. »
La maladie et le choix
Avant l'avocate, le procureur de la République Pierre Aurignac, en requérant six mois de prison ferme et la révocation d'un an de sursis mise à l'épreuve, avait mis en balance la maladie alcoolisme et le choix que le prévenu avait fait de reboire. Il demandait un mandat de dépôt et la confiscation du véhicule
Devant un cas si particulier, qui laisse à penser que l'institution judiciaire a encore des dispositions à mettre en place afin d'assurer la prise en compte de telles personnes, le tribunal condamnait Christophe Plourde à huit mois de prison ferme avec mandat de dépôt à l'audience.
À sa sortie, à 43 ans, il retrouvera sa vieille Mercedes mais il ne pourra toujours pas la conduire.
http://www.sudouest.fr/2013/01/04/dependant-a-l-alcool-il-conduit-sa-voiture-sans-permis-et-retourne-en-prison-924794-1504.php
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