samedi 2 février 2013

Assises / Violence mortelle sur un bébé à Tergnier Les terribles aveux d'un accusé

L'un des accusés a avoué, hier, être l'auteur du coup de pied mortel sur Nolan, un enfant de 19 mois. Le drame s'est déroulé à Tergnier dans la soirée du 10 novembre 2010.
QUI a frappé Nolan, âgé de 19 mois, dans un appartement du quartier Roosevelt à Tergnier, dans la soirée du 10 novembre 2010 ?
Lorsque le drame survient, deux hommes sont présents. Ce sont les deux accusés, Laurent Auxerre, 24 ans et Vincent Bruiet, 34 ans.
Un coup fatal est porté en l'absence d'un troisième homme, le père de l'enfant. Celui-ci quitte les lieux vers 20 heures et son absence dure une vingtaine de minutes. Personne ne se soucie de l'enfant, laissé dans une pièce. Nolan se manifeste vers 22 h 30. Il marche avec difficulté avant de sombrer dans l'inconscience.
« Je ne sais pas ce qui s'est passé exactement. Je n'ai rien vu, rien entendu », explique Vincent Bruiet. Il faut un coupable. Il en désigne un : « Je pense que c'est Laurent Auxerre. »
La science n'accorde aucun crédit à cette hypothèse. Un infime cheveu blond est retrouvé sur la chaussure droite de Vincent Bruiet. Une trace ADN de Nolan est aussi identifiée sur les souliers de Bruiet. Ce n'est pas tout. La trace d'un lacet s'est imprimée sur la joue gauche du bambin. C'est le même cordon exactement, que celui qui ferme les baskets de taille 44 de l'accusé principal.
Les experts évoquent un coup de pied latéral orienté vers l'avant avec une prise d'élan. Dans le salon, le choc est violent avec un appui sur la jambe gauche. « Le ballon, c'est la tête de Nolan », raconte aux enquêteurs Laurent Auxerre.
Face à ces éléments matériels, Vincent Bruiet tente : « Je n'ai pas de souvenir. » La présidente, Isabelle Seurin, insiste : « Il faut que l'on sache. Ce petit, il est mort pour rien. »
Les avocats des parties civiles, représentant la famille de la victime, mènent le siège. Hier, à 10 heures et 11 minutes, la digue commence à céder. Vincent Bruiet admet qu'il est possible qu'il ait donné un coup sans s'en souvenir.
Ses phrases donnent l'impression d'être molles tant elles sont portées par une voix éteinte, sans aucune conviction. Les mains derrière le dos, il figure le soldat d'une armée vaincue mais il est seul et ne peut plus lutter. L'avocate générale, Sandra Verbrugghen, mène une offensive rapide : « Neuf interrogatoires, neuf versions différentes ! »
« Je suis perdu là », répond Vincent Bruiet. Plus tard, il avoue : « C'est moi qui ai donné le coup de pied. C'était involontaire. Je voulais viser le cendrier. »
Immobile et livide, recroquevillé sur sa chaise, il semble malgré tout apaisé, libéré d'un poids trop lourd. Avant le verdict, prévu lundi, il ajoute : « Je mérite de rester en prison. »
Pour son avocat, Me Delavenne, plus question évidemment de plaider l'acquittement mais des incertitudes demeurent. Le coup est assené juste après une tentative de conversation de soixante secondes, après 20 heures, au téléphone, avec la mère de l'enfant.
Vincent Bruiet, le beau-père, s'est-il vengé sur le bébé de l'absence de sa maman, coupable, à ses yeux, de se trouver avec un autre homme ? Il est poursuivi pour violence mortelle. Quelles étaient ses véritables intentions ?


http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/assises-violence-mortelle-sur-un-bebe-a-tergnier-les-terribles-aveux-dun-accuse

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