jeudi 16 mai 2013

Treize ans de réclusion criminelle pour Patrice Cariou

Après deux jours d'un douloureux procès, Patrice Cariou, 48 ans, a été condamné à treize ans de réclusion criminelle pour avoir étranglé et noyé « la femme de sa vie » Il encourait la perpétuité.
 Nathalie, 45 ans, voulait retrouver sa liberté. Elle était « la seule femme de sa vie »… depuis 25 ans. Mais elle avait depuis peu un autre homme dans sa vie. Elle voulait divorcer. Elle avait surtout menacé de lui reprendre Kevin, leur fils de 16 ans qui avait pourtant fait le choix de vivre avec son père. Ancien légionnaire, Patrice Cariou ne l'a pas supporté. Il a « perdu pied »… Il est « devenu fou », un « coup de folie qu'il n'a pas contrôlé ».
Le 15 septembre 2011, alors qu'elle lui tournait le dos, il l'a étranglée en lui passant le bras autour du cou. Il a serré, serré jusqu'à ce qu'elle livre son dernier souffle. Une prise de krav-maga, une méthode d'autodéfense israélienne utilisée par le Mossad… dont on ne peut réchapper. Il ne lui a laissé aucune chance. Elle est tombée dans le salon. Ça n'a pas suffi. Il l'a traînée jusqu'à la salle de bain, lui a mis un sac sur la tête et l'a plongée dans la baignoire. Une noyade accessoire… Nathalie était morte par strangulation.
Folie meurtrière
Le meurtre de Nathalie « n'était pas prémédité »… mais il était « inéluctable » selon les experts. Pour autant, on ne saura jamais véritablement ce qui a poussé Patrice Cariou à commettre l'irréparable. Le fait d'avoir un nouvel amant ? La menace de lui reprendre Kevin ? L'avocat général y voit d'avantage la prise de conscience qu'elle ne reviendrait jamais. « Nathalie, c'était sa femme, sa propriété. Il parle de récupérer, de reprendre… ce qui lui appartient. Il l'aimait avec excès… C'est l'effet cocotte minute. Ce jour-là, il a compris qu'elle était perdue pour lui pour toujours. Il était inconcevable, inimaginable qu'elle le quitte. »
Au regard du déferlement de violence - tous les experts l'affirment, il fallait une certaine force pour lui briser ainsi le larynx… et de longues minutes pour lui ôter la vie - Patrice Cariou ne pouvait être que « lucide » au moment de passer à l'acte.
Pour l'avocat général, et même si l'expert psychiatre a évoqué « un discernement altéré », « il y avait bien intention de tuer. Il est responsable de ses actes ». Elle y voit d'avantage une « perte de contrôle » qu'une « perte de conscience ».
Ce que n'a pas cautionné Me Hélène Marichal pour la défense de Patrice Cariou. « Il y avait de l'amour entre eux. On ne peut pas le nier. Il n'y a pas de manipulation de sa part. Il ne comprend pas le geste qu'il a pu faire. Il ne sait pas pourquoi il a tué la femme qu'il aimait. Non, ça ne devait pas arriver. Il n'y a rien d'organisé, rien de préparé… Il n'était pas froid, déterminé en train d'organiser sa scène de crime ce jour-là. Ce n'était pas sa chose. Il n'essayait pas de s'approprier sa femme… Il était simplement dans un état lamentable. Il était dépressif. Il ne dormait plus. Il avait perdu 12 kilos… »
Pour la défense, il n'a jamais « fui ses responsabilités. C'est un homme fragile, mais qui vient debout pour entendre ce qu'on a à lui dire. Il a été totalement transporté. Il a explosé… Effectivement il aimait sa femme et il ne supportait pas de la perdre. Il a eu un acte de démence, un moment de folie… C'est ce qui l'a poussé à commettre l'irréparable. Si son discernement n'avait pas été altéré, rien ne se serait passé. Il pensait qu'il aurait pu mettre fin à ses jours, mais certainement pas qu'il pourrait tuer sa femme. Il n'était plus lui-même… C'était sa femme. C'était la femme de sa vie ».
Hier après-midi, après deux jours de procès, Patrice Cariou, 48 ans, a été condamné à 13 ans de réclusion criminelle, une peine assortie d'un suivi socio-judiciaire d'une durée de 5 ans avec obligation de soins. L'avocat général avait requis 15 ans.

http://www.lunion.presse.fr/article/marne/treize-ans-de-reclusion-criminelle-pour-patrice-cariou

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