samedi 1 juin 2013

Affaire Lætitia : Tony Meilhon renoue avec l'arrogance

Tony Meilhon, meurtrier présumé de Lætitia Perrais en janvier 2011, a retrouvé son arrogance vendredi devant la cour d'assises de Nantes, accusant l'avocate générale de chercher à l'"embrouiller" et interpellant le président et une avocate des parties civiles. Après des remords et un hommage à sa victime exprimés jeudi, il a rendossé vendredi, au huitième jour de son procès, une attitude arrogante pour défendre sa version des faits : un homicide involontaire par accident de la route qu'il aurait ensuite voulu maquiller en enlèvement suivi de meurtre.
"Vous perdez votre sang-froid !" a-t-il ainsi lancé à l'avocate de la soeur de la victime Jessica Perrais, maître Cécile de Oliveira, qui pointait une contradiction dans ses déclarations. "Vous m'embrouillez, vous, à chaque fois !" a-t-il ensuite dit à l'avocate générale, Florence Lecoq, lorsqu'elle le questionnait sur le prétexte - une histoire de gants rouges et de gants noirs - qu'il invoque pour expliquer avoir poursuivi en voiture Lætitia, qu'il venait pourtant tout juste, selon lui, de déposer à son scooter. "Faut arrêter d'aller trop loin, aussi", a-t-il encore lancé au président de la cour, Dominique Pannetier, qui l'interrogeait, parmi les mobiles possibles qu'il aurait eus pour la tuer, sur sa possible crainte que Lætitia porte plainte contre lui pour des violences qu'il a reconnues. "Entre ce qui est une simple agression et tuer quelqu'un, ce n'est pas une échelle qu'il y a entre les deux, c'est un gratte-ciel", assène l'accusé.
À la barre, en début d'après-midi, un ami de Lætitia est venu réaffirmer que celle-ci lui avait déclaré au téléphone, quelques minutes avant de disparaître définitivement, qu'elle avait été victime d'un viol. Mais Tony Meilhon s'est une nouvelle fois défendu : il y a, selon lui, eu un début d'acte sexuel, consenti, mais que Laetitia Perrais aurait interrompu avant son terme, entraînant chez lui frustration sexuelle et violences avant qu'il ne s'excuse et ne la ramène à son scooter. Néanmoins, quand le président lui a redemandé s'il pouvait envisager que Lætitia Perrais ait pu vivre leur échange sexuel comme un viol, il admet, tout en soulignant qu'au début, il n'y a pas eu de "forçage" : "Ce qui s'est passé après quand j'ai voulu aller plus loin, effectivement, oui." Le procès est prévu pour durer jusqu'en fin de semaine prochaine.

http://www.lepoint.fr/societe/affaire-laetitia-tony-meilhon-renoue-avec-l-arrogance-31-05-2013-1675151_23.php

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