Car la jeune femme de 34 ans a déjà été condamnée à six reprises par le tribunal correctionnel de Saint-Omer pour des faits similaires. Elle a même effectué plusieurs séjours derrière les barreaux. Mais à chaque fois elle a récidivé. Souvent en s’en prenant aux mêmes personnes : des voisins de ses parents chez qui elle a longtemps résidé, des gendarmes qu’elle appelait à leur domicile, des personnes âgées.
Elle est même allée jusqu’à appeler les forces de l’ordre pour leur demander quand est-ce qu’ils la remettraient en prison et à faire déplacer le SMUR et les sapeurs-pompiers chez des gens en faisant croire à un malaise. « Quand on s’est présenté au domicile en question, ils n’ont pas compris. Alors nous avons procédé à des contre-appels pour vérifier, et la personne au bout du fil nous assurait qu’il y avait bien un malaise, on est resté mobilisés une heure... », relate le commandant du centre de secours de Lumbres.
Pourquoi Delphine Lardeur agit de la sorte ? C’est ce qu’a essayé de comprendre la présidente du tribunal correctionnel de Saint-Omer, hier après-midi. En vain. La prévenue se contentant de répondre par diverses moues, peinant même parfois à dissimuler un sourire à l’évocation de ses frasques. « Ça vous amuse ? », s’est alors énervée la présidente.
Ce « détachement narquois » fait en tout cas craindre au vice-procureur une nouvelle récidive à l’issue de la peine de prison ferme qu’il a réclamée.
« C’est ma passion »
Selon l’expert psychiatrique, la prévenue trouverait là une « raison d’exister ». « J’adore faire chier le monde, c’est ma passion », aurait déclaré la prévenue aux enquêteurs. L’expert la qualifie de « déficiente intellectuelle légère, immature, frustre et désœuvrée ». Delphine Lardeur, mère d’un garçon de 13 ans placé en famille d’accueil, n’a en effet jamais travaillé et touche le RSA. « Que faites-vous de vos journées ? », s’enquiert la présidente. « Pas grand chose, mais c’est mon père qui m’a toujours dit de ne pas m’embêter et de toucher le RSA... »Pour son avocate, la jeune femme agit de la sorte « plus par besoin de reconnaissance que de nuire. À travers toute cette procédure, c’est la première fois qu’on s’occupe autant d’elle. C’est sans doute pour elle un moyen indirect d’embêter son père, pour qu’il ait à subir les conséquences de ses appels téléphoniques ».
Le tribunal a néanmoins décidé de placer la prévenue hors d’état de nuire en la condamnant à dix-huit mois de prison ferme et en révoquant six mois de sursis d’une précédente condamnation. Comme elle l’a réclamé aux gendarmes, Delphine Lardeur retournera en prison, pendant deux ans. Et devra verser à ses victimes un montant global de 3 500 € au titre du préjudice moral.
http://www.lavoixdunord.fr/region/elle-passe-des-appels-malveillants-a-des-voisins-et-des-ia37b0n1462162
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