mercredi 7 août 2013

Grande plage de Biarritz : des policiers menacés par des vacanciers

A la saison, le soir, la Grande Plage de Biarritz est moins un « spot » de surf que de défoulement des jeunes estivants, voire de petite délinquance surveillée par la police, qui doit maintenir l’équilibre entre l’ordre et la plaisance.
Mardi 9 juillet, à 23 h 40, une ronde a pris un tour très violent. « Bâtard de flics », « Nique la police » et autres « Je vais tuer vos enfants » ont été proférés par deux Parisiens de vingt ans, à l’endroit des gardiens de la paix qui les ont contrôlés.

  • Difficile de compter les points
Ces deux vacanciers étaient venus pour passer une semaine, dans un appartement, avec des amis. Mais ce soir-là, le groupe était « très énervé » selon les policiers, qui ont été visés par des jets de bouteilles.
« J’avais une cannette de Coca avec du whisky, je l’ai jetée pour courir », s’est défendu hier l’un des prévenus, en comparution immédiate au tribunal de Bayonne. En réponse, les policiers ont utilisé leurs bâtons de défense. Car il est indéniable que des coups ont été donnés par les policiers et par les Parisiens, lors de l’interpellation. Un curieux match, pour lequel il est apparaît difficile de compter les points.
L’expertise médicale des deux prévenus indique des contusions et des ecchymoses, mais pas de trace de matraque des policiers, qui ont notamment indiqué avoir utilisé une clef de bras. « Je ne crois pas que les policiers ont usé de la force strictement nécessaire », a protesté l’une des avocates des prévenus. « Je reconnais les violences, mais ce n’était pas du tout volontaire », s’est défendu l’un des Parisiens, se présentant comme rebelle plutôt qu’agresseur de policiers. « J’étais au sol, je me suis débattu. »
  • Vols de tee-shirts de marque
Au terme de l’audience mardi, les jeunes Parisiens ont avancé des excuses. « S’ils avaient adopté cette attitude avant, ils n’en seraient pas là », a lancé la vice-procureure Marie Hirigoyen, qui a utilisé le qualificatif de « sauvages » à leur endroit.
À Biarritz, les deux vacanciers avaient déjà marqué les esprits quelques jours plus tôt, en participant au vol de deux tee-shirts de marque aux Galeries Lafayette. Ils avaient enfilé le vêtement en cabine, avant de se débarrasser de l’antivol. Une plainte avait été déposée le 7 juillet par le magasin. Les auteurs des faits avaient été identifiés par les vidéos de surveillance et placés en garde à vue une première fois au commissariat de Biarritz.
Hier, le tribunal a relaxé l’un des deux prévenus sur les faits de vol et l’a reconnu coupable des agissements commis sur la plage de Biarritz : outrages, violences sur représentants de la force publique, rébellion. Il a été condamné à deux mois de prison. Le deuxième prévenu, qui avait reconnu les vols, mais non l’ensemble des faits de la Grande Plage, a été condamné à trois mois de prison. Tous deux ont été maintenus en détention.
Dans la salle d’audience, les soutiens des deux prisonniers, qui étaient venus en nombre, habillés de tee-shirts du Paris Saint-Germain, sont repartis visiblement déçus, voire fâchés.

http://www.sudouest.fr/2013/08/07/la-grande-plage-lieu-de-tous-les-outrages-1134860-4037.php

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