dimanche 15 septembre 2013

L’affaire Sophie Berkmans sur France 2, dimanche soir

« Au final, ça donne une émission très humaine », esquisse Anne Gautier. Humaine, à l’image d’une victime unanimement saluée de son vivant, ce « Dr Miracle » en rhumatologie de 41 ans. Et dont la fin de vie fut inversement atroce à la douceur, la gentillesse, la soif de vie. Égorgée dans son cabinet en face du parc de la Rhonelle, au cours d’une triste pause déjeuner, le 7 octobre 2002. Pour avoir ouvert sans se méfier à un inconnu qui lui sauta à la gorge.
Cette « affaire Berkmans », macabre dossier criminel qui a durablement marqué le Valenciennois, et que la condamnation à trente années de réclusion de Mohamed Medjahed par la cour d’assises du Nord, en juin 2011, n’a pas clos tout à fait. Loin s’en faut. Tant l’accusé se tint campé dans la dénégation, tant il resta taiseux, tant il fût fantomatique au cours de son procès. Puis l’appel qu’il interjeta entretint encore le doute, avant que son refus de se présenter à nouveau devant un jury populaire ne signe définitivement sa culpabilité. Mais sans que toutes les réponses ne soient apportées à l’horreur, encore une fois.
Des réponses au crime commis, la journaliste de France 2, dans le document que la chaîne diffusera dimanche soir, n’en cherche pas. Mais s’attache à détricoter tous les fils qui conduisirent les enquêteurs sur la piste de Mohamed Medjahed. Y compris ce ténu coup de pouce du hasard qui les fit remonter jusqu’au propriétaire de la paire d’ongles retrouvés de part et d’autre du visage de Sophie Berkmans, baignant dans deux flaques de sang. Huit ans après les faits, pour avoir dégradé une voiture dans le centre-ville de Valenciennes, l’imparable vérité de l’ADN les mena tout droit à ceux, longs et cassants, d’un homme arrivé au bout d’une vie d’échecs.

Caméra pudique

Anne Gautier, qui a passé plusieurs jours dans l’arrondissement l’hiver dernier et interrogé quasi tous les protagonistes de l’affaire, pose une caméra pudique sur la stupéfaction d’une secrétaire sur le point de plonger dans l’horreur ou la dignité sans faille des proches de Sophie Berkmans. Elle traque les doutes et les certitudes des policiers du SRPJ de Lille et ceux de Valenciennes, qui jamais ne lâchèrent le morceau. Elle prête une oreille attentive à des journalistes (y compris de La Voix du Nord) frappés par « l’invisibilité » de Medjahed. Le « pourquoi » définitivement insaisissable n’en rend que plus acérée cette peinture du « comment ».
« Faites entrer l’accusé », « Sophie Berkmans, le meurtre de la rhumatologue », dimanche, 22 h 30

http://www.lavoixdunord.fr/region/l-affaire-sophie-berkmans-sur-france-2-dimanche-soir-ia27b36956n1540077

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