dimanche 20 octobre 2013

Affaire Kulik : décision attendue ce mardi sur la requête en nullité

La chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Amiens, après un report d’une semaine, doit rendre ce mardi sa décision sur la requête en nullité des avocats de Willy Bardon, mis en examen pour le meurtre et le viol d’Elodie Kulik, en 2002 dans la Somme.
La décision, attendue le 17 octobre, avait été reportée d’une semaine, à la surprise des avocats. « Il faut laisser les magistrats faire leur travail. Tout ce qui pourra permettre de réfléchir un peu plus sur les différentes demandes qui ont été faites est plutôt une bonne chose », avait observé Me Stéphane Daquo, l’un des avocats de Willy Bardon, à l’annonce du report.
Un mois plus tôt, lors d’une audience d’environ trois heures, le 17 septembre, la défense avait dénoncé une instruction à charge dans laquelle, selon elle, « il n’y a pas d’indice » contre son client, actuellement en détention provisoire. « Il n’y a pas son ADN sur les lieux, il n’y a pas de téléphone, il n’y a pas d’empreintes digitales, il n’y a rien du tout », avait déclaré Me Grégoire Lafarge, l’un des avocats de la défense, à la sortie de l’audience. L’un des principaux objets de contestation est l’expertise de l’enregistrement de l’appel d’Elodie Kulik aux sapeurs-pompiers juste avant sa mort, notamment pour des questions de délais non-respectés dans la procédure.

Expertise de voix

Dans cet appel, on distingue au moins deux voix d’hommes avec un fort accent picard. La voix de M. Bardon avait été reconnue par cinq des six hommes placés en garde à vue en même temps que lui en janvier et par l’ancienne compagne d’un autre suspect, Grégory Wiart. Le mis en examen lui-même avait dit aux enquêteurs que la voix sur la bande sonore ressemblait à la sienne, avant de nier les faits qui lui sont reprochés. La voix a également été identifiée lors d’une expertise. Cette expertise est selon la défense la seule preuve avancée pour la mise en cause de son client. Une nouvelle expertise a été ordonnée auprès d’un laboratoire de la gendarmerie nationale, selon Me Stéphane Daquo. De son côté, le parquet général a demandé le rejet des demandes en nullité.
Willy Bardon avait été interpellé le 16 janvier avec six autres hommes faisant partie de l’entourage de Grégory Wiart — premier suspect identifié par recoupement d’ADN en 2012, mort accidentellement quelques mois après le meurtre d’Elodie Kulik -, mais c’est le seul à avoir été mis en examen, pour séquestration, viol et meurtre, et écroué. En janvier 2002, les enquêteurs avaient découvert près du corps de la directrice d’agence bancaire âgée de 24 ans un préservatif et un mégot qui avaient permis d’établir deux empreintes ADN, mais n’avaient pu identifier un suspect que dix ans plus tard. Cette affaire, en raison des circonstances atroces du crime, — le corps avait été volontairement incendié après le viol — avait choqué l’opinion, en Picardie mais aussi à l’échelle nationale. Les rebondissements de la longue enquête sur les responsables du sort tragique de la jeune banquière ont été particulièrement suivis.

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