mardi 12 novembre 2013

Meurtre du petit Valentin : Stéphane Moitoiret à nouveau face à la justice

Stéphane Moitoiret va être rejugé avec son ex-compagne Noëlla Hégo devant la cour d'assises d'appel du Rhône. Il avait été condamné à la perpétuité pour le meurtre du jeune Valentin Crémault en 2008. Sa responsabilité pénale sera au coeur des débats.
Cet homme avait assené 44 coups de couteau à un garçon de 10 ans. Stéphane Moitoiret, condamné à la perpétuité pour le meurtre du jeune Valentin Crémault en 2008 dans l'Ain, est rejugé à partir de ce mardi avec son ex-compagne Noëlla Hégo devant la cour d'assises d'appel du Rhône, où leur responsabilité pénale sera au centre des débats.
Aujourd'hui âgé de 44 ans, Stéphane Moitoiret avait été reconnu coupable, en décembre 2011 par la cour d'assises de l'Ain. De dix ans son aînée, Noëlla Hégo avait écopé de 18 ans de réclusion pour "complicité d'assassinat avec actes de barbarie". Muré dans le déni, ce couple de marginaux avait fait appel du verdict. Ils seront aussi rejugés pour la "tentative d'enlèvement" d'un autre Valentin, âgé lui de cinq ans, en août 2006 dans la Vienne, en qui ils voyaient "l'élu qui devait changer le monde".
Le meurtre barbare de Valentin Crémault avait suscité une très vive émotion en France. Rapidement, les enquêteurs s'étaient orientés vers ce couple de marginaux, hébergés la nuit du drame à la cure du village de Saint-Sorlin, près de Lagnieu. Une trace de sang retrouvée lors d'une perquisition révélait, outre l'ADN de Stéphane Moitoiret, celui de l'enfant prélevé sur la scène de crime.
La diffusion de leur portrait-robot permettait d'interpeller les suspects le 3 août 2008 au Cheylard, en Ardèche. Se présentant comme des "pélerins australiens chargés d'une mission divine", le couple, souvent qualifié d'"illuminé", errait depuis 25 ans en France et en Italie.
"Deux grands dingues dignes de l'asile"
En première instance, Noëlla Hégo qui se considère comme "l'incarnation de Dieu sur Terre", avait assuré que Stéphane Moitoiret était "possédé" et que la nuit du drame, après une dispute, il était rentré avec du sang sur ses vêtements et des coupures aux mains, avouant avoir tué l'enfant. Ce qu'il nie depuis, attribuant le meurtre à un "clone".
Le procès avait donné lieu à une bataille d'experts psychiatres, ceux-ci se déchirant sur la santé mentale des accusés et leur responsabilité pénale. "C'est la première fois de ma vie que je vois deux grands dingues dignes de l'asile dans une cour d'assises", avait lancé le Dr Paul Bensussan, expert près de la Cour de cassation, pour qui Stéphane Moitoiret est un "grand schizophrène", dont le contrôle des actes était aboli au moment des faits.
Si les dix experts qui ont examiné Stéphane Moitoiret s'accordent sur sa "psychose", seuls quatre d'entre eux ont conclu à une "abolition totale de son discernement", empêchant toute condamnation. Pour les six autres, il s'agit seulement d'une "altération du discernement", ce qui le rend accessible à une sanction pénale. Les experts ont par ailleurs estimé que Noëlla Hégo, qui se faisait appeler "Sa Majesté", exerçait une domination sur son compagnon et que sa responsabilité pénale n'était pas altérée.
"On a condamné à perpétuité un handicapé mental, dont quatre psychiatres de renom avaient considéré que son discernement était totalement aboli au moment des faits", avait déploré après le verdict Me Hubert Delarue, l'un des conseils de Moitoiret. "Nous attendons de ce nouveau procès que soit reconnue l'abolition de son discernement pour qu'il échappe à la justice pénale et soit pris en charge médicalement", a-t-il déclaré avant l'audience d'appel.
"On espère arriver à convaincre dans un climat et un contexte différents", a-t-il ajouté, précisant qu'il ferait témoigner le psychiatre qui le suit depuis cinq ans, le Dr Frédéric Meunier. Ecroué à Lyon-Corbas, Stéphane Moitoiret est toujours sous traitement neuroleptique, mais "semble beaucoup plus présent qu'à Bourg-en Bresse où il était totalement absent", a-t-il dit. Le verdict est attendu le 22 novembre.
http://lci.tf1.fr/france/justice/meurtre-du-petit-valentin-stephane-moitoiret-a-nouveau-face-8308981.html

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