Mercredi 6 novembre, plus de 2 000 vétérinaires manifestaient à Paris pour protester contre un projet de loi visant à supprimer la délivrance de certains antibiotiques pour la confier aux pharmaciens. Aujourd’hui à Châlons-en-Champagne est jugée une affaire qui illustre la « concurrence » que se livrent les deux professions sur la vente de médicaments pour les animaux.
Dans le milieu hippique
Alain Bukwa, un pharmacien de la cité rose, est en effet soupçonné d’avoir vendu sans ordonnance des produits dans le milieu hippique de 2006 à 2009, et l’ordre régional des vétérinaires s’est constitué partie civile.
Il est également reproché au Vitryat d’avoir délivré ces médicaments, sans les mentionner dûment dans son registre, d’avoir sollicité des commandes de médicaments et d’en avoir satisfait.
Dans ces commandes figurent des substances à l’usage très réglementé, pouvant être considérés comme des produits dopants s’ils sont administrés dans un délai trop court avant une course par exemple.
Des faits qui pourraient valoir au pharmacien une interdiction d’exercer, deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amendes. Déjà présentée en janvier dernier, l’affaire avait été renvoyée pour permettre de nouvelles investigations de la brigade territoriale de Vitry.
De nouveaux témoignages
Depuis, de nouveaux clients éleveurs de chevaux ainsi que des vétérinaires ont été entendus. Selon une source proche de l’enquête, ils auraient confirmé les faits reprochés à Alain Bukwa.
Ce dernier continue de nier en bloc. « Je me sens droit dans mes bottes », indique-t-il, pressé de pouvoir se défendre. « J’ai repris toutes les prétendues anomalies pointées par l’enquête. J’ai fourni près de 340 ordonnances à la justice. Chaque médicament vendu, qui nécessitait une prescription, est inscrit dans mes registres ».
Alain Bukwa est également président du syndicat départemental des pharmaciens et vice-président de l’union nationale de la pharmacie vétérinaire d’officine, une association professionnelle qui dénonce régulièrement « la traque des pharmaciens, qui subissent de multiples contrôles visant à les faire condamner et cesser leur activité ».
Cette affaire s’inscrit aussi dans un contexte local tendu entre certains pharmaciens de la ville. Alain Bukwa en effet été dénoncé par un de ses confrères. Pour se défendre, il s’est adjoint les services de Maître François Honnorat, avocat des victimes du Médiator
http://www.lunion.presse.fr/region/un-pharmacien-vitryat-a-la-barre-ia3b24n249350
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