Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. En détention provisoire depuis le 8 septembre 2010, il a déjà été condamné en février 2006 par les assises des Hauts-de-Seine à 10 ans de réclusion criminelle pour le viol en mai 2004 d'une femme, agressée pendant un jogging dans la région parisienne. Il avait bénéficié d'une libération conditionnelle en septembre 2009.
Le meurtre de la jeune femme âgée de 29 ans, qui a reçu une centaine de coups de tournevis sur plusieurs parties du corps, avait relancé le débat sur la lutte contre la récidive et provoqué une vive émotion dans la région.
Ses obsèques s'étaient déroulées en présence des ministres de l'Intérieur et de la Justice de l'époque, Brice Hortefeux et Michèle Alliot-Marie.
La famille proche de Natacha Mougel avait été reçue le 22 septembre 2010 par le président Nicolas Sarkozy, qui s'était également entretenu, quelques jours plus tôt, avec la victime du viol commis en 2004 par Alain Penin et qui sera présente au procès.
Natacha Mougel, cadre dans l'enseigne de magasins de sports Decathlon, avait disparu le 5 septembre 2010 alors qu'elle faisait un jogging à Marcq-en-Baroeul (Nord). Son corps avait été retrouvé le lendemain sur un chemin près de la forêt de Phalempin, à une vingtaine de kilomètres, sur les indications de son meurtrier présumé.
Interpellé grâce à un témoin qui avait relevé le numéro d'immatriculation de sa voiture, Alain Penin, employé aux Restos du Coeur, avait reconnu les faits en garde à vue.
Certaines de ces déclarations ont été annulées en juin 2011, par la chambre d'instruction de la cour d'appel de Douai, car ces "déclarations ont été
recueillies en ne respectant pas les règles de la garde à vue", selon son avocat, Me Abderrahmane Hammouch.
"Une épreuve pour la famille"
Pour Me Emmanuel Rabier, avocat du compagnon, du frère et de la belle-soeur de Natacha Mougel, "les familles ont du mal à comprendre comment, après ce qu'il s'est passé la première fois, on a pu relâcher aussi rapidement cette personne. Ils attendent des explications"."Si le pire a été évité (la première fois), ce n'est pas grâce à lui parce qu'il y a eu une retenue, c'est grâce à la victime. Elle a eu suffisamment de sang-froid pour retourner la situation", explique l'avocat, qui assure que "le procès, c'est celui de Penin. Il ne s'agit pas simplement de faire des reproches à l'institution judiciaire".
"L'enjeu, c'est d'abord la condamnation de Penin mais il faut quand même obtenir des explications sur le parcours de Penin, qui est quelqu'un qui a caché sa véritable nature tout en la connaissant", relève Me Bruno Drye, avocat des parents de Natacha Mougel.
"L'approche du procès est toujours une épreuve pour la famille. Ils attendent que justice soit rendue à Natacha, c'est-à-dire que Penin soit déclaré coupable et condamné sévèrement", ajoute-t-il soulignant que Mme Mougel n'ira au procès que le jour où elle doit être entendue.
Me Hammouch n'a pas souhaité faire de déclarations sur le fond du dossier avant le début du procès. "Je ne pense pas que ce soit le procès de la libération conditionnelle", avait-il déclaré au moment de la mise en examen d'Alain Penin, le 8 septembre 2010, ajoutant que son client aurait dû de toute manière "sortir à un moment ou à un autre". Alain Penin "se décrit lui-même comme quelqu'un de malade (...) qui veut être soigné", avait alors ajouté l'avocat.
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