dimanche 2 février 2014

Tennis : l’ex-entraîneur Régis de Camaret rejugé lundi

Régis de Camaret avait écopé de huit ans de prison pour viols sur de jeunes joueuses de tennis dont il était le professeur. Il avait fait appel.

Devant la cour d'assises du Rhône, en novembre 2012, l'ex-entraîneur de tennis Régis de Camaret n'avait pas su attendrir les jurés. Reconnu coupable de viols sur deux anciennes joueuses de tennis dont il était le professeur, il avait été condamné à huit ans de réclusion criminelle.
Lundi, la cour d'assises de Draguignan examinera une nouvelle fois, en appel, le cas de l'ex-homme fort du tennis féminin et de la cohorte d'anciennes élèves venues raconter les sévices qu'elles affirment avoir subis dans le très en vogue centre d'entraînement des Marres, près de Saint-Tropez.
C'est l'une des particularités de ce dossier hors norme : la plupart des viols dont l'accusent ses anciennes élèves sont prescrits. Seules deux victimes ont ainsi pu se constituer partie civile. Ce qui n'avait pas empêché une vingtaine de femmes de venir raconter, parfois plus de vingt ans après les faits, l'insoutenable : viols, attouchements. Sans oublier la discipline de fer qui régnait, selon elles, au club des Marres, sous le joug du professeur réputé alors « fabricant » de championnes.
  • La face sombre du tennis
À distance, les deux sœurs ennemies du tennis féminin, Isabelle Demongeot et Nathalie Tauziat, toutes les deux anciennes élèves de Régis de Camaret, s'étaient affrontées cette fois à la barre. La première avait déclenché l'affaire en déposant la première plainte. La seconde, toujours proche de l'entraîneur, avec qui elle s'était associée dans les Pyrénées-Atlantiques et dans les Landes, avait marqué seule contre tous son indéfectible soutien à son ancien mentor. « Je n'ai rien vu, rien entendu », avait-elle lâché, pressée par les questions du président, devant ses ex-compagnes de courts médusées.
Enfermé dans un mutisme qui avait suscité l'ire même de son avocat, Régis de Camaret avait pratiquement nié en bloc les accusations portées par ses anciennes élèves, reconnaissant seulement des « attouchements » sur l'une des plaignantes. Son nouvel avocat, Éric Dupont-Moretti - virtuose des cours d'assises -, l'a-t-il convaincu de livrer plus d'explications ? C'est à l'évidence ce qu'attendent les femmes qui viendront témoigner une nouvelle fois à la barre, renonçant cette fois encore à demander le huis clos.
Il faut dire que la plupart des témoignages livrés en première instance avaient fait état des difficultés rencontrées pour jeter une lumière crue sur les pratiques supposées de l'ex-entraîneur vedette : milieu ultraconcurrentiel, pression liée à l'envie de réussir, le procès avait également brossé la face sombre du monde du tennis féminin. Un monde qui n'avait, semble-t-il, guère tendu l'oreille pour entendre les rares appels au secours des jeunes championnes du club des Marres.

http://www.sudouest.fr/2014/02/02/l-ex-entraineur-rejuge-lundi-1448852-3861.php

Aucun commentaire: