Maurice Agnelet, jugé depuis une semaine à Rennes pour l'assassinat d'Agnès Le Roux, s'est abstenu de renoncer à récupérer l'argent de sa maîtresse, riche héritière d'un casino niçois, mystérieusement disparue en 1977, comme le lui demandait l'avocat des parties civiles.
Cet argent provient de la vente par Agnès Le Roux, en pleine «guerre des tapis verts», de ses actions dans le casino familial Le Palais de la Méditerranée, au concurrent, le patron du Ruhl, Jean-Dominique Fratoni.
Pour cette transaction, Agnès Le Roux avait touché 3 millions de francs (457.347 euros), une somme versée sur un compte joint au nom des deux amants, à Genève. Après la disparition d'Agnès, le week-end de la Toussaint 1977, l'argent avait été retrouvé sur un compte au seul nom de Maurice Agnelet, détournement pour lequel il a été condamné.
L'argent est actuellement bloqué en Suisse, mais Maurice Agnelet a engagé une procédure pour le récupérer.
«Aujourd'hui, je vous demande si vous renoncez à cet argent», demande à l'accusé l'avocat de la famille Le Roux, Me Hervé Temime.
«Je ne réponds pas», lui lance un Maurice Agnelet, pugnace tout au long de l'audience.
«Je vous ai tendu une perche pourtant», rétorque Me Temime, dont les clients sont persuadés de la culpabilité de Maurice Agnelet. Pour les parties civiles, l'argent serait le mobile du crime pour lequel Maurice Agnelet, acquitté en 2006, a été condamné en 2007 à 20 ans de réclusion criminelle.
Son troisième procès intervient après une décision de la justice européenne qui a estimé qu'il n'avait pas bénéficié d'un procès équitable.
Cette sixième journée d'audience était consacrée notamment à l'audition de l'accusé, interrogé sur la chronologie des événements précédant la disparition de sa maîtresse.
Aussi Maurice Agnelet a-t-il fait référence au fait qu'avant de vendre ses parts à Jean-Dominique Fratoni, Agnès Le Roux les avait promises à sa mère, Renée. Un double jeu que Jean-Dominique Fratoni, proche de la mafia, selon la défense, aurait pu ne pas apprécier.
D'autant, selon Me François Saint-Pierre, l'avocat de Maurice Agnelet, que Mme Le Roux avait décidé d'attaquer en nullité l'Assemblée générale à la suite de laquelle elle avait perdu le contrôle du Palais de la Méditerranée au profit de Fratoni.
«A la fin août 77, Fratoni a conscience qu'il s'est fait rouler. En plus, l'entreprise (le Palais de la Méditerranée, NDLR) est en dépôt de bilan», a affirmé Me Saint-Pierre.
Le procès est prévu pour durer jusqu'au 11 avril.
http://www.20minutes.fr/article/1332354/20140324-affaire-roux-agnelet-renonce-a-argent-maitresse
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