mercredi 19 mars 2014

Les premiers mots de l'ex-père d'accueil de Laetitia Perrais pendant son procès

Gilles Patron, ancien père d'accueil de Laetitia Perrais, comparait à partir de ce mardi, aux assises de Nantes pour des viols sur Jessica Perrais et d'autres victimes présumées. Pour le premier jour de ce procès, Gilles Patron a expliqué qu'il regrette les faits.

Le procès de Gilles Patron, ancien père d'accueil de Laetitia Perrais, assassinée par Tony Meilhon en 2011, a commencé ce mardi devant la cour d'assises de Nantes. Il comparaît pour viols, assumant des relations sexuelles avec la sœur jumelle de Laetitia, Jessica, mais rejetant les accusations de quatre autres victimes présumées.
"Je n'ai jamais nié les faits de la relation avec Jessica, je les regrette évidemment", a déclaré M. Patron, qui a en revanche contesté les accusations de tous les autres plaignants. "Je regrette la relation avec Jessica, c'est une jeune femme courageuse volontaire déterminée... Je me revoyais dans elle, c'est comme ça qu'est née une certaine complicité...", a-t-il commencé à expliquer dans l'après-midi.  
Gilles Patron s'était fait connaître lorsque, après le meurtre de Laetitia près de Pornic (Loire-Atlantique) en janvier 2011, il avait été reçu à deux reprises par le président Nicolas Sarkozy, à la place des parents biologiques des jumelles qui lui avaient été confiées. Il avait alors appelé à la plus grande sévérité contre les "violeurs récidivistes".
20 ans de réclusion encourue
L'audience est programmée sur neuf jours, jusqu'au 28 mars. Une cinquantaine de témoins ainsi qu'une dizaine d'experts doivent venir témoigner. Gilles Patron doit répondre de viols et agressions sexuelles par "personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction" sur Jessica Perrais et une autre jeune fille dont il a eu la charge, en 2003 et 2004, alors qu'elle avait entre 11 et 12 ans. Il doit aussi répondre d'agressions sexuelles, toujours par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction, sur un garçon qui lui avait été confié. Il encourt 20 ans de prison.
Lors du procès de Tony Meilhon pour le meurtre de Laetitia Perrais en juin 2013, des lettres de la jeune femme ont été citées par des témoins et par le président, indiquant clairement son désir d'en finir avec la vie. Et une de ses amies a affirmé lors du procès de Tony Meilhon avoir recueilli des confidences de Laetitia se plaignant de viols de la part de Gilles Patron.
Néanmoins, l'enquête ouverte sur d'éventuels faits de viols ou agressions sexuelles qu'il aurait commis sur Laetitia a débouché sur un non-lieu au cours de l'instruction.  "Gilles Patron reconnaît une relation affective et sexuelle avec Jessica Perrais, dont il a bien conscience aujourd'hui qu'elle n'aurait pas dû avoir lieu", a déclaré son avocat Me Thierry Fillion. "Il ne reconnait aucun comportement à caractère sexuel à l'égard des autres plaignants", a-t-il ajouté. 
"Il aurait dû lui mettre sa main dans la figure"
De son côté, Me Cécile de Oliveira, avocate de Jessica, a souligné combien ce procès constituait une épreuve pour sa cliente. "C'est dur et très stressant pour elle de se retrouver dans cette salle d'audience où elle a été confrontée en juin dernier à Tony Meilhon pendant plusieurs jours", a-t-elle indiqué.  "Elle est confrontée aussi à une famille qui à ce stade fait bloc autour de Gilles Patron, une famille dans laquelle elle a eu des repères affectifs", a-t-elle ajouté.
Dans l'après-midi une des filles de Gilles Patron, Oriane, a violemment mis en cause Jessica, déclarant: "Je pense que Jessica a tout fait pour attirer mon père, je pense qu'il a refusé ses avances plusieurs fois avant de faire ce pas... Il aurait dû lui mettre sa main dans la figure." Et Jessica, absente le matin, était présente dans l'assistance pour entendre ces mots.
 

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