dimanche 2 mars 2014

Neuilly : deux hommes accusés d’avoir «suicidé» une riche veuve

La riche veuve avait été retrouvée pendue sur sa luxueuse péniche en 2005: suicide ou meurtre froidement organisé ? Deux hommes de 42 et 44 ans comparaissent à partir de mardi devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour un assassinat qu’ils ont toujours nié. Dans ce dossier «complexe et digne des meilleurs polars», selon un enquêteur, les jurés devront trancher: soit Dominique Aubry, dépressive depuis le décès de son mari quelques mois plus tôt, a mis volontairement fin à ses jours, soit les accusés ont maquillé le crime en suicide afin de capter son fabuleux héritage, estimé à quatorze millions d’euros.
Les faits remontent au 30 novembre 2005. Dominique Aubry, 57 ans, veuve d’un célèbre marchand d’art, dîne avec deux amis, Franck Renard Payen et Olivier Eustache, sur sa péniche amarrée à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Elle boit beaucoup et les deux hommes la quittent vers 21H30. On la retrouve pendue le lendemain. La justice a longtemps hésité dans ce dossier. L’affaire est d’abord classée sans suite, mais des parents de la défunte se portent partie civile. Selon eux, la veuve, qui a consommé ce soir-là une quantité importante d’alcool et des médicaments, n’était «pas dans la capacité» de se suicider.
Une information judiciaire est ouverte en 2006 et, en 2008, Franck Renard Payen et Olivier Eustache sont mis en examen pour «assassinat». En 2011, revirement, une nouvelle juge d’instruction prononce une ordonnance de non-lieu, mais le parquet fait appel et, en 2012, la chambre de l’instruction décide de renvoyer les deux hommes devant les assises.

Un dalmatien témoin

Rien n’a été laissé au hasard. Le juge d’instruction, fait rarissime dans les annales judiciaires, n’a pas hésité à convoquer le chien de Dominique Aubry, seul témoin au moment du décès, lors d’une reconstitution. Le Dalmatien, confronté aux deux suspects sous le regard de vétérinaires comportementalistes, n’a eu aucune réaction significative en leur présence. Reste que pour l’accusation le mobile est évident.
La veuve avait fait de Franck Renard Payen son légataire universel deux mois avant son décès. Ce dernier était aussi bénéficiaire d’une assurance-vie de 900.000 euros. Olivier Eustache aurait pu bénéficier d’une partie de cette manne financière. «Il semble que les deux hommes ont tout fait pour isoler la victime», relève le procureur Marc Rouchayrolle. L’examen des personnalités des accusés devrait être un temps fort de l’audience.
Franck Renard Payen, «enfant gâté» selon ses propres dires, a accumulé les petits boulots après un parcours scolaire compliqué. Au moment des faits, il avait contracté plusieurs dizaines de milliers d’euros de dettes.
Olivier Eustache, fils unique élevé seulement par sa mère, déboussolé depuis son divorce, mène une vie nocturne agitée et a tendance à abuser de l’alcool. Tous deux ont un casier judiciaire vierge. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité et comparaîtront

http://www.dna.fr/actualite/2014/03/02/neuilly-deux-hommes-accuses-d-avoir-suicide-une-riche-veuve

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