Au treizième jour de procés, la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine se penche mercredi matin sur l'alibi de Maurice Agnelet.
A la Toussaint 1977, week-end durant lequel Agnés Le Roux a disparu à Nice, Agnelet affirme ne pas avoir vu la jeune femme. Selon ses déclarations, il est allé le 27 octobre à Genève avec une autre maîtresse, Françoise Lausseure, puis il s'est rendu le 29 octobre à Paris à la Ligue des droits de l'Homme (il était candidat au comité central) avant le lendemain de regagner Nice par avion.
Il a fourni deux attestations d'hôtels à Paris et à Genève. Mais la seconde attestation porte le nom de Fumat (nom d'épouse de Françoise Lausseure) et correspondrait à une chambre simple avec un petit lit.
Le saut dans la capitale française aurait été uniquement justifié par le besoin de "vérifier si les deux délégués azuréens avaient bien participé au congrés de la Ligue". "N'est-ce un grand déplacement pour une si petite mission, pouvant de surcroît être effectuée par téléphone? s'interroge le président Philippe Dary.
Agnelet répète ne pas souvenir de grand-chose, 37 ans après les faits, mais se rappelle parfaitement les circonstances de la rétractation de Françoise Lausseure qui avait confirmé dans les années 1980 le voyage en Suisse avant de le démentir en 1999, provoquant la réouverture de l'enquête.
Pressé de questions sur ce fameux week-end, Agnelet opte pour l'ironie voir la désinvolture. "Vous dites" indique le président "avoir écourté le séjour à Genève à cause notamment d'une météo défavorable. Le temps, pourtant, n'était pas si mauvais que cela". "Mais pas si beau que cela" rigole Agnelet.
Puis à l'avocat général Philippe Petitprez lui demandant dans quelle agence parisienne il avait acheté un billet d'avion Paris Nice: "En tournant à droite, puis à gauche".
L'audition de Françoise Lausseure était prévue ce mercredi mais cette dame, désormais domiciliée au Mexique, ne s'est pas rendue à Rennes. Son absence va faire l'objet d'un débat, sans doute vif, entre les parties.
http://www.nicematin.com/derniere-minute/la-cour-dassises-dille-et-vilaine-examine-lalibi-dagnelet.1680540.html
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