Elodie Kulik, 24 ans, avait été violée puis étouffée en janvier 2002...
La défense de Willy Bardon, seul mis en examen pour le meurtre et le viol d'Elodie Kulik dans la Somme en 2002, a de nouveau demandé sa remise en liberté vendredi à Amiens, à la faveur d'éléments nouveaux. C'est la première demande de remise en liberté depuis que la Cour de cassation a validé, le 18 mars, la procédure contre M. Bardon.
Devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Amiens, Me Grégoire Lafarge s'est appuyé sur des éléments apparus après une nouvelle expertise d'un enregistrement vocal. L'enregistrement de l'appel d'Elodie Kulik aux sapeurs-pompiers juste avant sa mort, sur lequel on distingue au moins deux voix d'hommes avec un fort accent picard, est, selon la défense, le seul élément à charge de l'accusation.
Un corps en partie calciné dans un champ à quelques kilomètres, à Tertry
La dernière expertise effectuée par les gendarmes « met à néant les expertises précédentes », rapporte Me Lafarge. D'une part, les experts se disent quasiment incapables de distinguer les propos prononcés, d'autre part ils ne peuvent désigner la voix de M. Bardon comme l'une des deux voix entendues, a expliqué Me Lafarge.
« Comment est-ce qu'on peut détenir un monsieur sur une supposée reconnaissance de sa voix par ses proches alors qu'un des passages dure au maximum deux secondes, et l'autre 0,9 seconde? », regrette Me Lafarge. « La seule charge contre M. Bardon c'est cette voix, et l'élément devient très fragile », a-t-il soutenu. Elodie Kulik, 24 ans, directrice d'une agence bancaire à Péronne (Somme), avait été violée puis étouffée en janvier 2002. Son corps avait été retrouvé en partie calciné dans un champ à quelques kilomètres, à Tertry.
Le mis en examen nie les faits
Dix ans plus tard, l'enquête avait connu un tournant avec l'identification par recoupement d'ADN d'un suspect, Grégory Wiart, mort dans un accident de voiture quelques mois après le meurtre. Willy Bardon était l'un de ses amis. La voix de M. Bardon avait été reconnue sur l'enregistrement par l'ancienne compagne de Grégory Wiart et cinq des six hommes placés en garde à vue en même temps que lui en janvier, ainsi que dans une première expertise. Le mis en examen lui-même avait dit auenquêteurs que la voix sur la bande-sonore ressemblait à la sienne, avant de nier les faits.
« Il y a quelque chose qui m'inquiète dans cette affaire, c'est la nécessité de trouver un coupable coûte que coûte », a ajouté Me Lafarge. Selon lui, les gendarmes ont détenu deux fois Grégory Wiart fin 2002 et début 2003 pour une affaire de lettres anonymes écrites par sa compagne, dans lesquelles elle se faisait passer pour lui et reprenait des éléments de la mort d'Elodie Kulik
http://www.20minutes.fr/societe/1343113-nouvelle-demande-de-remise-en-liberte-pour-willy-bardon-accuse-dans-l-affaire-kulik
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