Très rapidement il l'invite à emménager avec son fils dans son domicile de Cadillac. Cependant, une séparation difficile encore récente, un travail intense et des horaires tardifs ont rapidement rendu la situation ingérable pour l'homme. « J'ai lourdement dérapé avec cet enfant. Je le regrette amèrement. J'ai honte. Je suis un abruti, c'est tout », déclare-t-il lorsque le président Reynal l'auditionne sur les faits.
Ce 11 novembre 2010, l'enfant énervé refuse de se calmer et de faire sa sieste. L'homme propose à sa nouvelle compagne de s'en occuper. Peu après, l'enfant cesse de pleurer. Puis il recommence de façon plus intense. La maman se rend dans la chambre et voit son compagnon, physiquement plutôt imposant, tenir le bébé à bout de bras.
Pronostic vital engagé
Le second fait évoqué vendredi s'est déroulé deux jours plus tard. Cette fois, l'enfant tombe à terre. L'homme le saisit et pour tenter de le calmer, le secoue. Très vite, le bébé fait un malaise. Le couple appelle immédiatement les secours. Les médecins constatent un trouble de la conscience et engagent son pronostic vital.« Pourquoi l'enfant a-t-il réagi ainsi ? », interroge le vice-procureur Marc Ottomani. « Il a eu peur. Il a eu un spasme de sanglots. Il tremblait. J'ai crié. J'ai su ce que j'avais fait. C'est une grosse erreur de ma part », répond, ému, le prévenu.
« Ce qui caractérise les bébés secoués, c'est le phénomène d'accumulation, commente le président Reynal. Il faut ensuite du temps pour que tout se remette en place. Si l'enfant subit d'autres secousses dans un temps rapproché, les conséquences peuvent être lourdes. »
« Un véritable miracle »
« On aurait pu arriver jusqu'à la mort », constate le vice-procureur Ottomani. Aujourd'hui, l'enfant, âgé de 5 ans et demi, souffre de crises d'épilepsie et d'un problème de langage. Mais le suivi médical dont il fait l'objet fait apparaître une évolution positive de son état de santé qualifiée de « véritable miracle », par les soignants. Deux ans de prison dont un avec sursis ont été requis par le vice-procureur Marc Ottomani.Avocate du prévenu, Me Béatrice Larrieu invitait le tribunal à prendre en compte que son client a reconnu les faits et entend depuis les assumer pleinement. « Il a conscience du caractère impardonnable de ses gestes. Il aura ce poids sur sa conscience toute sa vie. »
http://www.sudouest.fr/2014/10/04/des-gestes-trop-violents-1692760-2780.php
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