Son corps avait été enveloppé dans un drap et dissimulé par ses parents dans une caisse remplie de béton sur un parking après une vie faite de tortures et de sévices. Mais l’Etat porte-t-il une part de responsabilité dans la mort de la petite Marina, 8 ans, non loin du Mans (Sarthe) en 2009? La Cour de cassation est appelée à se prononcer ce mercredi.
>> Retour sur les faits: Ce que l’on sait de la mort de Marina
Car pour les associations Innocence en danger et Enfance et partage, la mort de la fillette a été favorisée par des dysfonctionnements des services de l’Etat qu’ils ont donc assignés dans une procédure en «responsabilité». Parmi ces dysfonctionnements, les plaignants avancent notamment le classement sans suite par le parquet de signalements d’enseignants sur l’état de la fillette «après une courte enquête de quelques semaines».
Les gendarmes se sont contentés d’un mot d’excuse
Car les sévices imposés à la fillette par ses parents ont duré plusieurs années. «Il y a eu des tas de moments ratés», estimait ainsi fin-juin, Marie Derein, l’ancienne défenseure des enfants. Pour les associations, ce sont notamment les auditions que n’ont pas provoquées les services de gendarmerie après le signalement des enseignantes de la petite fille.>> Hommage: Innocence en danger envoie les enfants martyrs dans les étoiles
Ces fonctionnaires n’ont, en effet, entendu ni les enseignantes, ni la directrice d’école, ni le médecin scolaire ayant examiné la fillette, ni les parents, se contentant d’un mot d’excuse de leur part.
Pour l’Etat, les parents sont les seuls responsables
Lors de l’audience consacrée au fond du dossier le 9 septembre, l’avocat général a requis le rejet du pourvoi, estimant notamment que «la charge de la preuve» des dysfonctionnements allégués n’avait pas été apportée. Un avis relayé par l’agent judiciaire de l’Etat, chargé d’assurer sa défense. Pour lui, les uniques responsables sont les parents, déjà condamnés pour les faits.>> Justice: Les parents de Marina condamnés à 30 ans de prison
«Un examen médical a été réalisé par un médecin, qui ne s'est pas montré alarmant. L'enfant a été entendue en présence d'un spécialiste de l'enfance. Elle s'est montrée souriante et a donné des explications plausibles aux marques qu'elle portait sur le corps. Aucun indice ne permettait donc à la justice d'aller au-delà de cette enquête. Malheureusement, ces investigations, accomplies avec sérieux, n'ont pas permis d'éviter le drame», a-t-il déploré.
La décision de la cour de cassation devrait être connue dans la journée.
http://www.20minutes.fr/societe/1456651-20141008-etat-partie-responsable-tortures-infligees-petite-marina-parents
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