samedi 4 avril 2015

Réseau de stups : quatorze prévenus, tous condamnés

Au terme de deux jours de débats, le tribunal d'Auch a condamné l'ensemble des prévenus dans le cadre du procès sur le réseau de stupéfiants démantelé l'an dernier. Huit d'entre eux viennent d'effectuer 14 mois de détention provisoire. Qui se pérennise pour certains…
«Il n'y a pas d'organisation pyramidale, juste une agrégation d'une communauté d'intérêts qui ont pu se retrouver par opportunité autour d'une même personne.» Les propos de Me Sagardoytho ont résonné à plusieurs reprises dans la bouche de ses confrères lors du deuxième et dernier jour de procès du réseau présumé de stupéfiants dans le Gers (voire notre édition d'hier). Celui qui défendait l'un des revendeurs de J. K. est largement revenu sur ce qu'il estime être une absence de preuves tangibles incriminant clairement son client. Qui a d'ailleurs été condamné mais libéré (lire ci-contre).

«La France a peur !»

Un à un, les avocats ont tenté de démonter l'aspect «organisé» et «hiérarchique» du trafic en pointant ce qu'ils estiment être les failles d'un dossier dues au manque d'investigations ou à des réquisitions trop lourdes. Même si elles étaient «rassurantes» eu égard au risque encouru : entre 10 et 20 ans de prison. S'agissant du cannabis, tous ont expliqué se «dépanner» mutuellement : la revente aurait été relative pour des profits minimes. «Il n'y avait pas d'opulence», soulignait Me Vazquez qui défendait J. K. et sa compagne, mettant aussi en avant la vie simple d'une famille avec trois enfants. Soulignant au passage que le chiffre annoncé de 43 kg était d'après elle exagéré, étant entendu qu'une grande partie de la marchandise n'avait pas été écoulée.
«Je lis dans la presse et j'entends partout que c'est le plus gros réseau de stups du Gers mais c'est faux !, s'exclamait dans une interminable harangue Me Cariou-Martin, l'avocat de l'un des petits revendeurs. Peut-être localement mais les gendarmes de Bordeaux ont déjà intercepté de véritables go-fast venant d'ici avec des centaines de kilos à bord… 43 kg ? Oui, la France a peur !»
Au sujet de la filière toulousaine, Me Vazquez a insisté à plusieurs reprises sur le fait que les deux frères soupçonnés d'approvisionner son client depuis le quartier des Izards n'avaient pas été entendus. Un client dont le comportement est exemplaire en détention et qu'elle a dépeint comme foncièrement «altruiste».
Enfin, Me Adoukonou concluait sur l'aspect «démesuré» de l'affaire et évoquait le peu de contacts entre son client, le «chauffeur», et J. K. C'est ce père de famille qui avait été intercepté à la frontière espagnole avec 21 kg de shit cachés sous les essuie-glaces. «Il ne savait pas que le véhicule était chargé», d'après son avocat. Des arguments qui n'ont pas tout à fait eu l'effet escompté puisque le tribunal a globalement suivi les réquisitions du procureur. Et «Le Hajj» court toujours.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/04/04/2080751-reseau-de-stups-quatorze-prevenus-tous-condamnes.html

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