samedi 16 mai 2015

Etain : Devant la cour d’assises de la Meuse pour avoir frappé et ébouillanté sa compagne

Surnom : canard. Signe distinctif : un serpent tatoué sur le visage. Au total, 31 mentions à son casier judiciaire. Archi-connu de la justice, l’homme comparaît depuis ce vendredi devant la cour d’assises de la Meuse. Il est accusé d’avoir, dans la nuit du 22 au 23 mai 2011, commis des violences et des actes de torture et de barbarie sur sa compagne, Sandy*. La Stainoise est passée à deux doigts de la mort. Dans un piteux état le 23 mai au matin, elle a attendu trois jours avant de se rendre à l’hôpital car elle n’avait plus de couverture sociale. Admise aux Urgences de Verdun, elle est rapidement transférée au centre des grands brûlés de Metz. En effet, elle est brûlée au 1er , 2e et 3e degré sur 13 % de son corps. Elle a le visage tuméfié, plusieurs côtes fêlées. Et même un poumon perforé : elle souffre de graves problèmes respiratoires. Les médecins ne croient pas à sa première version : elle dit avoir fait une chute puis s’être ébouillantée en se lavant. Le procureur est immédiatement prévenu. Mise en confiance, elle finit par dire que c’est son compagnon, Patrick, qui lui a infligé des coups et des brûlures. Cependant, elle ne se rappelle de rien. Mais son compagnon lui a dit qu’elle s’était fait ces blessures toute seule. Elle a « fini par y croire. »
« Il semait la terreur à Etain »
Impossible selon les experts venus témoigner devant la cour. « A-t-elle pu se brûler en prenant un bain ? », questionne Me Héchinger pour la partie civile. « Elle aurait été brûlée aux jambes et pas seulement sur les parties intimes… », répond le médecin légiste. « Je sais qu’on ne peut pas mesurer la douleur, mais pouvez-vous nous éclairer », questionne l’avocat général Camille Miansoni. « Toute la période où elle a été hospitalisée à Metz, c’est-à-dire du 25 mai au 4 juillet, elle a ressenti une douleur intense. Il fallait lui changer ses pansements tous les deux jours et sous anesthésie générale », répond le Dr Frémont.
L’accusé nie les faits de torture. Il dit simplement ne pas avoir été là ce soir-là : sa compagne était sortie de son côté, lui du sien. Quand il est retourné chez lui, elle était dans cet état. La victime assure que lorsqu’elle s’est réveillée, il pleurait et lui demandait pardon. Puis il lui a raconté qu’elle était tombée du toit en voulant rentrer par le velux car elle avait oublié ses clefs… À noter que les deux avouent avoir beaucoup bu ce soir-là.
L’enquêteur de personnalité présente un rapport à charge : « Canard », qui doit son surnom au fait qu’il aimait jouer dans les flaques d’eau quand il était petit, sème depuis des années « la terreur », à Etain où il réside. « Les gens ont peur de lui. » Homme à femmes, père de 11 enfants qu’il n’a jamais reconnus… « Une fois, il m’a enfermée dans le coffre d’une voiture qu’il voulait incendier », confie une de ses anciennes compagnes aux enquêteurs.
Le portrait n’est pas élogieux. L’avocate de la défense, Me Moukha va devoir prouver que son client n’a rien fait. Une connaissance de la victime, la seule qui ait pris conscience de la gravité de la situation en l’emmenant à l’hôpital et du même coup en lui sauvant la vie, assure que Patrick Fleurence lui a confié qu’il était bien présent ce soir-là. « Il m’a dit qu’il l’avait entendue crier dans la baignoire. » La fille de la victime, elle, n’a rien apporté aux débats. Elle ne sait rien, n’a rien vu. En même temps, elle se trouve dans une situation difficile : son compagnon n’est autre que le fils de l’accusé. Le grand père de son enfant…
Emilie FIEROBE *Le prénom a été modifié
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire