- Le 23 janvier 2013, le corps de la petite Inaya, 20 mois, est découvert enterré dans des sacs-poubelle en forêt de Fontainebleau. A lire par ici.
- Les parents d’Inaya sont jugés depuis jeudi pour violences habituelles ayant entraîné la mort de leur enfant. La mère risque une peine maximale de 30 ans de réclusion, le père, récidiviste, la perpétuité.
- Les accusés se rejettent la responsabilité du décès d'Inaya. Le verdict est attendu vendredi.
12h31 : Les avocats de la partie civile poursuivent leur interrogatoire de l’accusée, qui ne lâche rien
« J’étais lâche. C’est vrai. Est-ce que je pensais à moi d’abord ? Si vous le dites… », concède Bushra Taher Saleh, la mère d’Inaya, à Me Vanina Padovani, l'avocate de l’association L’Enfant Bleu.
« A vous voir vous débattre dans ce discours dans lequel vous vous êtes enfermée, ce serait de la cruauté que de poursuivre sur ce terrain-là et la cruauté, ce n’est pas mon fort », assure le représentant d’Enfance et Partage, Me Rodolphe Constantino, manifestement peu convaincu par la défense de cette jeune femme, centrée sur elle-même, qui a dénoncé des violences conjugales pour expliquer le fait qu’elle n’avait pas tenté d’aider ses enfants.
12h21 : Inaya avait deux surnoms, « Yaya » et « la grosse »
L’avocate demande : « Vous appeliez Inaya « Yaya ». D’accord. Alors, qui a écrit ce mot découvert chez vous, disant qu’il fallait « chercher une crèche pour la grosse », autrement dit Inaya ? ». Bushra Taher Saleh : « C’est Monsieur Compiègne qui m’avait dit de faire un pense-bête pour « la grosse ». C’est lui, qui l’appelait comme ça, parce qu’elle mangeait beaucoup ». Me Marie Grimaud manque de s’étrangler : « Comment ? Elle mangeait beaucoup dites-vous ? Elle avait justement des problèmes d’alimentation et en voyant ses photos - que d’ailleurs d’autres personnes que vous nous ont remises car il n’y en avait aucune d’elle à votre domicile -, personne n’a eu l’impression qu’elle était bien en chair, cette enfant ! ».
12h10 : « Pourquoi, ces enfants qui sont votre chair, vous ne les défendez pas au péril de votre vie ? »
« J’aurais dû prendre un couteau et le tuer », dit finalement à l’accusée à l’avocat général, en parlant toujours de son ex-compagnon, qu’elle accuse d’avoir provoqué la mort d’Inaya.
Excédée elle aussi, la présidente Catherine Katz demande à Bushra Taher Saleh : « Est-ce vous, qui avez été hospitalisée ? Est-ce vous, qui avez eu des fractures ? Est-ce vous, qui avez souffert de ces maltraitances ? A côté du drame vécu par vos enfants… Quand on voit votre fils, quand on voit votre dernier enfant, avec les traces de coups au visage… Pourquoi, ces enfants qui sont votre chair, vous ne les défendez pas au péril de votre vie ? » « Parce que j’avais peur de Monsieur Compiègne. Il me menaçait. » Langage de sourds.
L’accusée insupporte aussi Me Marie Grimaud, l’une des représentantes de la partie civile. « Après tout ce qu’on a vu ce matin, et alors que vos parents sont sortis de la salle, vous continuez avec le même discours ? ». L’avocate de l’association Innocence en danger veut savoir si l’accusée connaissait vraiment ses enfants. « Votre fils, quel était son plat préféré ? » « Les frites. » « Sa plus grande peur ? » « Le noir et son père. » « Ce qui le faisait rire ? » « Les dessins animés ou quand je dansais avec lui. » « Et Inaya ? » « Elle pesait 2,9 kg à la naissance. Je l’appelais Yaya. » « Je ne vous demanderai pas quels ont été ses premiers mots puisqu’elle était placée mais… qu’est-ce qu’elle aimait ? » « Elle aimait jouer aux voitures avec son frère. Elle pleurait tout le temps car elle ne voulait pas rentrer dans l’appartement, elle voulait aller chez son assistante familiale, qui lui manquait. Je la prenais dans mes bras pour la rassurer. » Bushra Taher Saleh « n’a pas eu le temps » de connaître davantage Inaya.
http://www.20minutes.fr/paris/1723427-20151104-direct-proces-inaya-melun-parents
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire