Creusant le volet psychiatrique du jeune meurtrier, Me Pichoff estime que « cette tragédie est aussi la somme des échecs de sa famille, qui ne s’en est pas occupée, et de la société, qui ne s’en est pas souciée. »
Et d’inviter les jurés à « le juger aussi en tant que malade », après avoir expliqué que « dans l’emprisonnement mental de ses délires et de sa schizophrénie, il a eu le sentiment d’être le prisonnier de la victime. Une situation qui, ajoutée à l’accumulation des humiliations et abandons qu’il a subis, a abouti à l’explosion. Il n’a pas trouvé d’autre issue que de la tuer. »
15 ans requis
« Elle me disait que si je partais, elle mourrait », avait déclaré Jonathan Martin aux enquêteurs. Il est resté. Et il l’a tuée. En l’étranglant après lui avoir asséné dix coups de couteau.« Je l’avais prévenue d’arrêter de répéter toujours la même chose », devait-il ensuite expliquer (lire nos éditions de mardi et mercredi).
« Bien sûr que, dépressive, et donc perturbée, la victime avait tendance à répéter les choses pour se rassurer et calmer ses angoisses », relève Me Bernard, représentant les deux enfants de la défunte. « Mais c’était avant tout une femme gentille, bienveillante et vulnérable. Une veuve qui venait d’avoir 60 ans, vivait avec 100€ par semaine et qui, parce qu’elle avait besoin d’aide et de compagnie, a accueilli celui qui allait devenir son meurtrier. »
Parlant pour sa part d’une « mauvaise rencontre de deux solitudes », l’avocat général Virginie Deneux devait attribuer le meurtre à une « pulsion de colère ».
Considérant, à l’instar des experts, que l’accusé présentait une altération du discernement au moment des faits, le ministère public requérait 15 ans avec un suivi socio-judiciaire de 20 ans ; la défense préconisant pour sa part une peine de dix ans.
« J’ai été écrasé toute ma vie, j’ai été tellement écrasé qu’il ne reste plus rien », avait dit Jonathan Martin à la psychologue qui l’avait expertisé.
C’est en lui infligeant une peine de 12 ans de réclusion, assortie à sa sortie d’un suivi socio-judiciaire de 10 ans avec obligation de soins, que la Cour d’assises lui a proposé de pouvoir, un jour, se relever.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2015/12/09/besancon-12-ans-de-reclusion-pour-le-meurtrier-de-la-sexagenaire
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