vendredi 4 décembre 2015

Couple tué à Foulayronnes (47) : le suspect condamné "à une mesure d'éloignement"

Soupçonné du double homicide de Foulayronnes, Jean-Claude Petitfaux - qui été arrêté ce jeudi matin - avait été condamné à une "mesure d'éloignement du domicile et du lieu de travail" de la victime, en avril
L'homme recherché depuis mercredi matin, dans le cadre du double homicide survenu à Foulayronnes, a été interpellé ce jeudi, un peu avant 9 heures, par les policiers en civil, de la brigade de sûreté urbaine du commissariat d'Agen, a proximité du parking d'un supermarché de la ville-préfecture où il s'était garé. Jean-Claude Petitfaux a été arrêté alors qu'il se dirigeait vers l'entreprise Seg-Fayat, où il était salarié jusqu'en 2011. Les policiers l'ont ensuite confié aux gendarmes. C'est, par ailleurs, grâce à un appel passé au 17 que l'individu a pu être arrêté, a indiqué la police nationale sur Twitter.
Mercredi soir, Jean-Claude Petitfaux avait aussi semé la panique chez un couple de Foulayronnais chez lesquels il s'est réfugié après sa mortelle expédition. Son véhicule se serait embourbé, il se serait alors introduit dans une maison inoccupée, qu'il aurait quittée au retour des habitants après avoir fait usage de violences.
  • Des anguilles dans la piscine

Sur le plan judiciaire, et selon l'AFP, Jean-Claude Petitfaux a été reconnu coupable de "harcèlement moral" et condamné le 10 avril 2015 à une "mesure d'éloignement du domicile et du lieu de travail" de la victime. Cette condamnation faisait suite à un dépôt de plainte du chef d'entreprise qui se disait menacé depuis plusieurs années. "Je l'ai rencontré il y a trois ou quatre ans sur un marché, il m'avait raconté qu'il avait de la haine à l'encontre" du chef d'entreprise, témoigne un ancien collègue de travail du tireur présumé. 
Celui-ci raconte aussi que Jean-Claude Petitfaux se rendait parfois au domicile des victimes - quand elles étaient absentes - pour y "mettre des anguilles dans la piscine des enfants. Il installait aussi des panneaux avec des inscriptions menaçantes".
Une démonstration de la haine qu'il vouait à son ancien patron. Une thèse confirmée par le père de la victime, Gérard Simon. Le suspect faisait subir "les pires misères" au couple depuis plusieurs années, affirme-t-il.
  • "Toi, je vais te fumer"

Jean-Claude Petitfaux est soupçonné d'avoir tué Stéphanie Marcassa - qui travaillait dans un cabinet d'architectes à Agen - et son compagnon, Eric Simon, alors qu'ils s'apprêtaient à conduire leurs enfants à l'école. Eric Simon était directeur de l'agence Seg-Fayat à Agen, une entreprise spécialisée dans le bâtiment. Le couple a été abattu devant leur domicile. 
"De toute façon, toi, je vais te fumer" aurait déclaré le tireur présumé
Dès mercredi, les enquêteurs se sont rapidement intéressés à cet individu - ex-salarié de l'entreprise Seg-Fayat - qui aurait plusieurs fois menacé de mort Eric Simon. Le chef d'entreprise aurait même déposé plainte dernièrement. Selon une source proche de l'enquête, le tireur présumé lui aurait dit: "De toute façon, toi, je vais te fumer ". 
  • Un individu "pas forcément très intégré"

Jean-Claude Petitfaux est né le 19 juillet 1955, à Charleville-Mézières, dans les Ardennes. Il a obtenu son CAP de maçon en 1972. Après plusieurs emplois chez divers patrons, il a intégré la Seg-Fayat en 2000. Puis, il a été licencié de cette entreprise pour "inaptitude" en 2011 après un arrêt pour longue maladie. Il touchait depuis une pension d'invalidité. Parmi ses collègues, le meurtrier présumé est loin d'avoir laissé une bonne impression. Décrit comme un "fouteur de merde", Jean-Claude Petitfaux avait, suite à ses problèmes de santé, refusé différents postes de reclassement. Il souhaitait passer à mi-temps. Ce que l'entreprise ne lui a pas accordé, choisissant plutôt de le licencier.
Il vit maritalement à Sauvagnas, dans une maison éloignée du bourg, depuis de nombreuses années. Il n'a pas d'enfant et sa compagne serait plus âgée que lui. La longévité de cette présence dans ce bourg de l'Agenais ne rimait pas avec une participation active dans la vie locale.
Il se promenait souvent en tenue paramilitaire et treillis
L'homme est plutôt décrit comme quelqu'un de solitaire qui aimait la chasse et la cueillette des champignons. Dans le village, il se promenait souvent en tenue paramilitaire et treillis. "Il avait un comportement atypique et il en avait souvent après tout et tout le monde. C'est comme s'il était aigri. Il n'était pas forcément très intégré", rapporte le maire de la commune, Annie Galan. 
Jean-Claude Petitfaux n'exerçait plus d'activité professionnelle et restait souvent chez lui où les gendarmes sont venus perquisitionner ces dernières heures. 
Soutiens et cellule psychologique à l'école
Ce jeudi matin, à l'école Félix-Aunac - où sont scolarisés les enfants des victimes - une cellule d'écoute a été mise en place à l'attention des élèves et du personnel de l'établissement. "Les événements survenus mercredi à Foulayronnes concernent deux enfants de l'école. En lien, avec l'institution académique, nous avons mis en place une cellule d'écoute pour accompagner chacun et gérer la suite des événements", précise Céline Tauzin, la directrice de l'établissement. 
Du côté de Foulayronnes, commune où s'est déroulé le drame de mercredi, le maire Bruno Dubos assure avoir reçu de nombreux témoignages de soutien à destination des enfants du couple. Même s'il ne "s'agit pas de se substituer à la famille, nous étudions les moyens de leur venir en aide", a ajouté le premier magistrat.
Une conférence de presse autour notamment du procureur de la République Pascal Prache devrait avoir lieu ce jeudi, à 18 heures.

http://www.sudouest.fr/2015/12/03/couple-tue-a-foulayronnes-47-ce-que-l-on-sait-du-tireur-presume-2205804-3603.php

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