Les "amants diaboliques", Didier Barbot, 42 ans, et Stéphanie Livet, une ancienne aide-soignante de 40 ans, sont accusés d'avoir tendu un guet-apens à Anne Barbot, l'attirant dans le garage de sa maison à Vritz, en Loire-Atlantique, dans la nuit du 15 au 16 mars 2013. Elle aurait alors été frappée à la tête avec une bûche, avant d'être étranglée et son corps transporté dans le coffre d'une voiture, ensuite incendiée en forêt de Saint-Michel-et-Chanveaux (Maine-et-Loire), à environ 15 km.
"Je plaide coupable"
Le procès, qui doit s'achever le 22 janvier, et qui s'est ouvert ce jeudi doit notamment déterminer les responsabilités de chacun, le soir du meurtre, mais aussi dans l'élaboration du projet criminel. "Madame la présidente, je plaide coupable", a déclaré en milieu de cette première journée d'audience Didier Barbot, qui avait reconnu devant les enquêteurs son rôle actif dans le drame, avant de se rétracter lors de sa détention. Marié depuis 1999 à Anne Barbot, ils étaient sur le point de voir une demande d'adoption aboutir.
"Nous souhaitons qu'il dise le plus de choses possibles. (...) Ce qui est sûr, c'est que nous n'allons pas accepter qu'il soit seul à accepter ses responsabilités. Il y a deux accusés", a souligné l'un de ses avocats, Franck Boezec. Stéphanie Livet a pour sa part indiqué qu'elle souhaitait "répondre aux questions" qui lui seront posées.
Les accusés, qui encourent la réclusion criminelle à perpétuité, sont apparus à l'ouverture de l'audience le visage marqué et les traits tirés.
75 SMS échangés
La découverte des restes du corps de la victime dans une voiture calcinée, une dizaine de jours après le signalement de sa disparition à la gendarmerie par son époux, le lendemain des faits, avait suscité l'émoi dans le bourg de 700 habitants. Même émotion huit mois plus tard quand les "amants diaboliques", qui entretenaient une relation adultère clandestine depuis fin 2010, avaient été placés en garde à vue et étaient passés aux aveux, mettant fin à cette "mascarade macabre" selon les mots jeudi de l'avocat général. Des investigations téléphoniques avaient mis les enquêteurs sur la piste de Didier Barbot et de sa maîtresse.
Ces derniers avaient échangé 75 SMS le jour du meurtre, avant un arrêt brutal de leurs communications, le lendemain. Les téléphones portables de la victime et de Stéphanie Livet avaient en outre déclenché, au même moment, vers 00H30 la nuit des faits, des relais téléphoniques près de la forêt où le corps d'Anne Barbot sera découvert.
"Une forme de sincérité"
Des proches et des anciens collègues d'Anne Barbot, caissière dans un supermarché, étaient présents à l'ouverture du procès, une photo de la victime en forme de médaillon collée sur le coeur. Sa famille, qui s'est constituée partie civile, "demeure meurtrie par la trahison de Didier Barbot, et triste, en pensant aux derniers instants d'Anne, des instants de terreur et de trahison", a déclaré avant le début de l'audience Louis-René Penneau, qui représente la mère, l'une des soeurs, le beau-frère et les neveux et nièces d'Anne Barbot.
"On attend de la part (de l'accusé) une forme de sincérité", a-t-il poursuivi, disant craindre "que ce procès soit encore celui du mensonge et de la manipulation". En raison "des liens d'amour qui unissaient" les deux familles, celle de Didier Barbot s'est également constituée partie civile. Une demande similaire d'un couple d'amis des Barbot a en revanche été déclarée irrecevable.
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