mercredi 16 mars 2016

Barsac (33) : il y a un an, une mère tuait sa fillette de 9 ans

Le 9 mars 2015, une mère tue sa fille de 9 ans et tire sur un automobiliste. Une reconstitution est organisée, mardi prochain.
Les panneaux sont apparus, ces jours derniers, le long de l'ancienne nationale 1113, l'un des principaux axes du Sud-Gironde. Ils annoncent qu'elle sera interdite à la circulation au niveau de la commune de Barsac, mardi prochain, de 5 heures à midi (1). Une fermeture dictée par un acte judiciaire : la reconstitution du meurtre d'une fillette de 9 ans, tuée d'un tir de carabine par sa mère, au bord de la route qui traverse ce village du Sauternais, le 9 mars 2015.
Un an plus tard, la justice revient sur les lieux du drame qui seront bouclés par une vingtaine de gendarmes. Sous la direction de la juge d'instruction bordelaise Noria Faucherie, enquêteurs de la brigade de recherches de Langon et protagonistes de ce douloureux dossier seront réunis. Mise en examen pour meurtre sur mineur de 15 ans et tentative de meurtre, Aurélie Coulon, la mère de 34 ans, sera extraite de la maison d'arrêt de Gradignan où elle est désormais détenue.

Un acte imprévisible

Seront également présents des représentants du parquet et les deux parties civiles constituées : un automobiliste sur lequel la jeune femme a fait feu - ce qui lui vaut sa mise en examen pour « tentative de meurtre » -, et le père de la petite fille, partie civile depuis peu. En revanche, la plupart des témoins de la scène n'ont pas été convoqués. Sans doute pour éviter d'ajouter du trouble à une affaire toujours confuse. Et pour laquelle, se pose la question de la responsabilité pénale de la mise en examen
Une question centrale dans ce dossier où rien ne laissait présager un tel passage à l'acte. Inconnue de la justice, Aurélie Coulon vivait modestement avec une amie à Saint-Michel-de-Castelnau, village sud-girondin. Elle partageait la garde de sa fille avec le père de la petite, qui réside également en Sud-Gironde. Le couple était séparé depuis 2007 et entretenait de bonnes relations. L'entourage est unanime : la jeune femme adorait son enfant. Alors, pourquoi ce funeste 9 mars 2015 ?
Ce jour-là, Aurélie Coulon quitte son domicile brusquement, à 5 h 30. Elle emmène avec elle sa fille et une carabine chargée. Il semble qu'elle comptait se rendre dans la région bordelaise, chez un proche. La jeune femme aurait soupçonné cette personne d'avoir abusé de son enfant. Comment est-elle arrivée à cette idée ? De sources proches du dossier, elle expliquerait avoir retrouvé, chez elle, la veille, une étoffe tachée de sang. Un bout de tissu qui aurait réveillé en elle un traumatisme ancien.
Sur la route, elle tombe en panne à Barsac, sort de son véhicule dans un état d'excitation extrême et tire sur une voiture. Des automobilistes s'arrêtent, parviennent à la convaincre de jeter son arme. La jeune femme retourne vers sa voiture et s'allonge dans l'herbe. Les passants découvrent à ses côtés une enfant, très grièvement blessée par un tir au niveau de la cage thoracique. Malgré des soins immédiats de deux infirmiers, la fillette décède.

Responsable pénalement ?

Sa mère fuit à travers les vignes où elle est interpellée dans un état de grande confusion. Un premier examen psychiatrique réalisé dans la foulée ne la déclare pas irresponsable pénalement au moment des faits mais conclut à « un trouble psychique ayant altéré son discernement ». Placée dans un service spécialisé de l'hôpital psychiatrique de Cadillac, Aurélie Coulon y reste plusieurs mois avant d'être incarcérée à Gradignan, les médecins ayant longtemps jugé son état de santé psychique incompatible avec la détention.
« À ce stade de la procédure, deux expertises psychiatriques ont été réalisées », a-t-on appris hier auprès du parquet, qui ne livre aucun détail sur leurs conclusions. « La question de la responsabilité pénale n'est pas encore tranchée, ajoutait-il. L'instruction se poursuit. »
(1) Des déviations seront en place à Podensac et Langon pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes et à Barsac pour les voitures. Le ramassage scolaire sera assuré.

http://www.sudouest.fr/2016/03/16/un-an-apres-le-drame-reconstitue-2302299-2752.php

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