jeudi 3 novembre 2016

Saint-Nicolas-de-Port : Bébé secoué, 12 mois avec sursis pour la grand-mère

La prévenue a des problèmes d’audition. Cette petite femme aux cheveux gris et aux lunettes métalliques doit s’approcher tout près de la juge pour entendre ce qu’on lui reproche. Sa fille et son compagnon ont emmené sa petite-fille le 17 décembre 2010 à l’hôpital à la demande du pédiatre car elle ne s’alimentait plus. Elle avait gardé « la petite » quelques jours auparavant. L’examen a mis en évidence le syndrome de l’enfant secoué : le nourrisson, d’un mois à l’époque souffrait d’une fracture du bras et d’un hématome dans le cerveau. Le jeune couple, partie civile, est dans la salle. La victime, aujourd’hui âgée de 6 ans, joue dans le hall avec son grand-père.
« Vous avez commencé par nier à la première audition, puis à la deuxième audition mais après la confrontation mère-fille, vous avez reconnu les faits. Et quatre ans après à la fin de l’instruction, vous avez demandé à voir le juge pour nier à nouveau », rappelle la présidente Martine Capron qui passera toute l’audience à lui tirer les vers du nez en relisant ses aveux devant les policiers puis le juge d’instruction. Et en la plaçant face à ses contradictions. Mais la jeune grand-mère n’en démord pas : « Non je n’ai rien fait », a-t-elle répété une dizaine de fois.

Elle a secoué lapetite comme un prunier

« Vous avez dit : Je passais le balai, elle pleurait depuis un moment. Je suis nerveuse, je ne supporte pas qu’un bébé pleure, ça me stresse. Je l’ai secouée 5 à 6 fois pour qu’elle se calme. Vos déclarations sont corroborées par celles de votre mari. Il dit que vous avez secoué la petite comme un prunier. Il dit qu’il a peur de vous…. Oui ? Non ? Il dit que vous êtes nerveuse, souvent agressive. Vous aviez reconnu les faits ! », insiste la présidente. « Oui, on m’avait mis la pression », répond la prévenue. « Mais devant le juge d’instruction, il n’y a plus de pression. Vous vous souvenez que devant l’expert vous aviez reconnu les faits ? Vous vous mettez souvent en colère ? Qu’est ce qui a pu se passer si vous n’avez rien fait ? Vous avez cherché à savoir ce qui a pu se passer ? ». « Même pas », lâche la prévenue.
« On dit que le temps apaise les difficultés. Ici, le temps a joué un rôle cristallisant. Elle s’est figée dans une situation de déni qui n’est pas de nature à faciliter la suite, tant pour les parents que pour la petite elle-même », dira Guillaume Donnadieu, le procureur qui a requis 15 mois avec sursis. La grand-mère est condamnée à 12 mois avec sursis et à verser 2.000 € de provision au profit de l’enfant en attendant l’audience sur intérêts civils
http://www.estrepublicain.fr/meurthe-et-moselle/2016/11/03/saint-nicolas-de-port-bebe-secoue-12-mois-avec-sursis-pour-la-grand-mere

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