«Je vais te buter», «Profite de ta soirée car demain tu seras morte», «Je vais te défoncer la gueule»… Ce n'est qu'un aperçu de la teneur des nombreux messages envoyés par David à son ex-épouse dans la nuit du 5 au 6 janvier. Des SMS, ainsi qu'un message audio dans lequel il exerce un chantage au suicide avec leur petite fille de 4 ans et demi, relevés par la gendarmerie suite à la plainte de la victime. Hier, il ne dit pas grand-chose à la barre, sinon qu'il vit mal la séparation et qu'il n'aurait pas dû reprendre contact avec son ex-épouse, avec laquelle il s'est marié à deux reprises et a divorcé deux fois, la dernière en décembre dernier
Le souci pour le président, c'est que le casier judiciaire du prévenu fait état de cinq mentions, dont deux pour harcèlement sur conjoint en 2014, et pour violences sur conjoint en octobre 2016. «La première fois vous avez écopé de cinq mois avec sursis, la deuxième fois de six mois avec sursis et mise à l'épreuve, et quatre mois après vous recommencez. On a fait le tour des peines, je ne vois plus que la prison ferme», assène Denis Goumont.
Appelée à la barre pour répondre aux questions, la victime a toutes les peines du monde à répondre tant elle pleure et tremble de la tête aux pieds.
«Elle est à bout de nerfs, sous anxiolytiques, ne dort plus !», tonne le vice-procureur qui condamne : «En octobre dernier, vous avez violé le contrôle judiciaire dès la sortie du tribunal et trois semaines après la mise à l'épreuve vous recommencez ! Il faut rassurer madame et sanctionner monsieur». Cherif Chabbi requiert une peine de trois moins de prison et demande le maintien en détention.
«Un couple toxique»
Me Alexandra Gosset ne minimise pas les menaces subies par la victime mais trouve des circonstances atténuantes à son client : «Dans certains messages il l'appelle au secours mais elle ne lui répond pas. Alors la colère monte car elle sait appuyer là où ça fait mal. C'est un couple toxique, ils boivent tous les deux, mais une nuit en prison lui a fait comprendre qu'il ne faut plus qu'il la voie. Une peine aménageable me paraît la plus adaptée».Le tribunal a préféré suivre les réquisitions du vice-procureur et a condamné le prévenu à trois mois de prison, ordonné le maintien en détention et révoqué à hauteur de deux mois la peine avec sursis prononcée en octobre 2016.
http://www.ladepeche.fr/grand-sud/aveyron/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire