Le vicomte Amaury d'Harcourt a à son tour accusé, jeudi devant la cour d'assises de l'Hérault, Jean-Michel Bissonnet d'être l'instigateur du meurtre de sa femme Bernadette, en mars 2008, comme l'avait fait la veille Méziane Belkacem, l'homme d'entretien occasionnel du couple. Au quatrième jour du procès, le vieil aristocrate, descendant d'une illustre famille française, est revenu sur son implication dans cette affaire, la préparation du meurtre de la pharmacienne et le soir des faits. Jugé pour "complicité d'assassinat", il reconnaît avoir fait disparaître l'arme du crime
Jean-Michel Bissonnet avait appelé le vicomte début mars 2008, souhaitant le voir le 11, ayant "un service à lui demander", a témoigné jeudi Amaury d'Harcourt. C'est au retour de courses que Bissonnet lui dit : "J'ai pris la décision de demander à Belkacem de tuer ma femme". "J'ai eu un choc très violent", a assuré le vicomte, qui comparaît libre. "Je lui ai dit ‘pourquoi tu ne divorces pas ?‘". "Il était tellement attaché à cette maison, il dit ‘si je divorce, on sera obligé de la vendre'". Bernadette Bissonnet voulait aussi effectuer des travaux dans cette propriété : "Si on touche à cette maison, ma vie s'effondre complètement", lui aurait confié le mari de la victime, que le vicomte considérait "un peu comme le fils qu'(il) aurait aimé avoir". Selon Amaury d'Harcourt, Bissonnet avait déjà fait part de son envie de se débarrasser de sa femme : "Ça revenait de temps en temps", a-t-il dit, assurant qu'il ne "prenait pas ça au sérieux". Bissonnet disait qu'il en avait "marre d'être sous surveillance. Si elle disparaissait, ce serait mieux".
D'Harcourt montre le plexus
Si le vicomte de 85 ans reste ferme dans ses accusations, ses explications sont parfois hésitantes. Il ne se rappelle plus certains détails, notamment les coups de téléphone avec Bissonnet le lendemain du meurtre. Un jour où il va acheter un pantalon à Aigues-Mortes. Le président insiste, pointe un certain nombre de mensonges du vieil homme lors de l'enquête. "J'avais honte et peur", justifie-t-il. Le président l'interroge sur la thèse, défendue par Bissonnet, selon laquelle il serait le commanditaire du crime. "C'est absurde", répond d'Harcourt. "Comment aurais-je pu organiser tout ça en deux heures de temps avec Belkacem que je ne connaissais pas ?" Amaury d'Harcourt a affirmé jeudi qu'il n'avait jamais rencontré Belkacem avant le 11 mars 2008, jour du crime.
Il reconnaît s'être trouvé avec l'homme d'entretien et Jean-Michel Bissonnet, l'après-midi du meurtre, dans le garage. Le maniement de l'arme est alors montré à Belkacem. Bissonnet demande au vicomte "de montrer où il faut tirer". D'Harcourt montre alors le plexus. Le service demandé à d'Harcourt consiste à récupérer l'étui dissimulant le fusil, après le meurtre. "Je ne m'attendais pas à ça", assure-t-il. Pourtant, il s'exécute, jette l'arme dans le Lez. Pourquoi ne pas avoir refusé de participer au projet criminel ?, lui demande le président. "Je ne sais pas, je regrette".
http://lci.tf1.fr/france/justice/2011-01/au-tour-du-vicomte-d-harcourt-d-accabler-bissonnet-6223256.html
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