Il aura fallu, pour la famille de Laura Harle, attendre dix ans.
Sept longues années, d'abord pour que l'enquête aboutisse après la mort de leur fillette, grièvement brûlée dans l'incendie de leur immeuble. Et près de trois ans encore pour que Yohann Masclet, interpellé en 2008, comparaisse devant la justice.
À partir de demain, il devra s'expliquer devant la cour d'assises du Nord : il lui est reproché d'avoir mis le feu à un landau, dans le hall d'un bâtiment de la place Jean-Jaurès, à Aniche. Feu qui s'est propagé aux combles où des logements étaient aménagés.
C'était le 8 avril 2001. Les occupants des sept logements ont eu le temps de quitter leur domicile, et d'échapper aux flammes. Sauf Laura, 7 ans, secourue par les sapeurs-pompiers venus en nombre. Brûlée au visage et au corps, la fillette est évacuée par hélicoptère au centre hospitalier régional, à Lille. Où elle est décédée le lendemain.
Outre la douleur de la perte d'un être cher, la famille a dû faire face à la lenteur de l'enquête. Pendant sept ans, aucun dénouement ne semblait se dessiner. Il aura fallu attendre 2008, et l'arrivée du commandant Carole Milleville, pour que le dossier prenne un nouveau tournant. Une information judiciaire est ouverte. Et sous l'action de la sûreté urbaine et des policiers d'Aniche, l'enquête a rapidement abouti.
Si, dès le début, les experts ont établi la naissance du feu dans une poussette, située dans le hall de l'immeuble, le nouveau regard des enquêteurs a permis de découvrir que cet objet était au coeur d'un différend entre voisins. Un suspect, qui habitait l'immeuble au moment des faits, a été identifié. Il y a eu un témoignage, aussi, celui de son ex-concubine, qui l'avait tout simplement dénoncé. Interpellé, Yohann Masclet avait reconnu avoir mis le feu au landau, sous prétexte qu'il gênait le stationnement de son scooter. Mis en examen en août 2008, il a été placé en détention. Avant d'être relâché et placé sous contrôle judiciaire.
Cet homme d'une trentaine d'année, originaire du Douaisis, sera jugé à partir de demain. Trois jours d'audience sont prévus pour cette affaire qui a ému au-delà de la commune. Car outre l'aspect criminel de cet incendie, a été longuement évoquée la qualité des logements de cet immeuble : une ancienne annexe de l'hôtel Boivin qui avait été divisée en appartements. Le maire d'Aniche, lui même, se disait en 2008, dans ces colonnes, « scandalisé » par ces bâtiments démultipliés en logements, « sans aucun contrôle ».
Beaucoup de questions ont gravité autour de cette affaire. Espérons que ce procès permette d'apporter certaines réponses
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Douai/actualite/Secteur_Douai/2011/01/09/article_incendie-a-aniche-ouverture-du-proces-di.shtml
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