mardi 18 janvier 2011

Procès BissonnetLes experts décrivent la scène du crime

DIRECT - Ce mardi, devant les assises de l'Hérault, se poursuit le procès Bissonnet. Aujourd'hui, médecin légiste, balisticien ainsi que les enquêteurs en charge des gardes à vue au cours de cette enquête sont auditionnés. Ces derniers reviendront notamment sur les propos tenus par les trois accusés Méziane Belkacem, Amaury d'Harcourt et Jean-Michel Bissonnet après l'assassinat de Bernadette Bissonnet le 11 mars 2008 dans sa demeure à Castelnau-le-Lez.


9 h 40 - Reprise de l'audience : le médecin légiste décrit la scène de crime
Dr. Marc Beauvois, médecin légiste, est appelé à s'exprimer devant les jurés. Il a participé à la levée du corps ainsi qu'à l'autopsie.
Le président


M. Mocaer l'interroge : "Vous avez réalisé l'autopsie de la victime. Quels sont les actes accomplis?"
Dr. Bauboin : "Je suis intervenu à trois reprises dans ce dossier, pour la levée du corps, lors de l'autopsie. J'ai également porté assistance lors de la reconstitution des faits en juin 2008."


Debout devant le président et le jury, le médecin lit ses notes. Dans un discours précis, il explique comment s'est déroulé la levée du corps le 12 mars 2008. Il précise comment était positionné le corps de Bernadette Bissonnet au sol dans sa demeure à Castelnau. S'en suit une description des traces de sang découvertes à côté de la victime. "A proximité du corps, j'ai trouvé un fragment d'ongle que j'ai prélevé", déclare Dr. Beauvois.


Il décrit précisément les plaies découvertes sur le corps de Bernadette Bissonnet ainsi que les corps métalliques prélevés.


"L'autopsie a eu lieu le 12 mars 2008. Il a permis de compléter l'examen externe", explique le médecin.


10 h - Dans un vocabulaire médical, propre aux examens de la police scientifique, il décrit les hématomes retrouvés sur le corps et les effets des coups de fusil. Le corps de Bernadette Bissonnet était atteint de deux gerbes de plombs. Il conclut que le décès est survenu rapidement.


10 h 15 - "J'ai assisté à la reconstitution des faits", note Dr Beauvois. Méziane Belkacem a participé à cette reconstitution. Il y avait reproduit ses gestes qui ont abouti au meurtre de l'ancienne pharmacienne. Le médecin revient sur le déroulement des faits, notamment lors du second tir sur la victime.


En liant le geste à la parole, le médecin dévoile où se trouvaient les plaies sur le corps de la victime. A la demande du président M. Mocaer, il démontre comment on distingue un orifice d'entrée de balle et l'orifice de sortie sur le corps de Bernadette Bissonnet.


M. Mocaer : "Que vous apportent les résidus de tir ?"
Le médecin légiste : "Ils nous permettent de déduire notamment la distance de tir."


10 h 20 - "La version des faits de Méziane Belkacem ne serait pas tout à fait exacte"
D'après le médecin légiste, la blessure au thorax est la cause de la mort. Il y a eu une "agonie de quelques minutes". "Elle a pu verbaliser quelque chose, mais cette blessure a abouti à une perte de conscience avant la mort", commente Dr Beauvois. Selon le médecin, la version des faits de Méziane Belkacem n'est pas tout à fait exacte. Il y a une incompatibilité notamment lors du second coup de fusil. Il expose donc ses hypothèses quant au déroulement de la scène du meurtre.


10 h 40 - La victime a-t-elle tenté de se relever ?
L'avocat général Pierre Denier prend la parole. "Est-ce qu'on peut imaginer que la victime ait voulu se relever ? J'explique mon propos. Sous le talon de la victime, il y a des trainées de sang. Est-ce possible, ou est-ce une construction de l'esprit ?", demande le magistrat.
Le médecin légiste : "C'est une hypothèse possible. En tout cas, c'est compatible avec mes constatations".


10 h 55 - Mais comment était positionnée Bernadette Bissonnet lorsque M. Belkacem a tiré ?
Me Nathalie Seynik, avocate de Jean-Michel Bissonnet, revient sur les coups de fusil portés par Méziane Belkacem sur Bernadette Bissonnet le soir du 11 mars 2008. Elle relève à nouveau les incompatibilités entre la version de faits de M. Belkacem et les constatations du médecin légiste sur le corps de la victime.
Subitement, Me Gérard Christol, avocat de M. Belkacem, demande au président de donner la parole à son client. "Je ne me souviens pas comment j’ai tiré. J’étais tout seul", rappelle M. Belkacem. Il explique que Mme Bissonnet a levé ses bras devant son visage face à lui.
"Vous tirez le premier coup de feu", demande le président M. Mocaer.
M.Belkacem : "Oui, après je ne me souviens plus bien".
M. Mocaer : "Vous n’êtes pas capable d’apporter plus de précisions ?"
M. Belkacem : "Non"


Le médecin légiste l’interroge à son tour. "Elle a levé les bras avant, pendant ou après le tir ?"
"Avant le tir", note le jardinier.


D’après le médecin légiste, au moment des faits, Bernadette n’était pas face à M. Belkacem mais légèrement de profil. Le bras levé pour se protéger n’était pas tout à fait positionné comme le jardinier l’indique. Le médecin mime la possible position qu’aurait prise Mme Bissonnet. "On peut imaginer que la victime était en train de se tourner tout en levant le bras" quand a tiré M. Belkacem.


Me Verine, avocat de M. Bissonnet, constate que le médecin légiste ne valide donc pas la version de M. Belkacem pour le premier tir. Ce que confirme Dr Beauvois.


Me Gérard Christol interroge à nouveau son client. "Etiez-vous bien sur les lieux, c’est bien vous qui avez tiré ?"
M.. Belkacem : "Oui"
Me Verine, avocat de Jean-Michel Bissonnet : "Tout à l’heure, vous avez noté que vous étiez tout seul. Pourquoi ?"
M.. Belkacem : "Parce que j’étais tout seul."


11 h 20 - Zoom sur les éléments de la balistique
Alain Artuso, balisticien, est appelé à s'exprimer devant les jurés. Avec son équipe, il a examiné la scène du crime. Dans un discours clair et concis, il décrit les impacts retrouvés sur le corps de la victime. Puis, commente le fonctionnement de l'arme du crime, un fusil à canon scié.
"Onze plombs de chasse ont été relevés" sur les lieux du crime, note Alain Arturo. Le balisticien détaille le diamètre de ces plombs, et expose les possibles distances entre le tireur et la victime.


11 h 40 - Alain Artuso revient sur la position de Bernadette Bissonnet lors du tir de M. Belkacem. "La victime devait être légèrement de profil, le bras levé devant son visage, la tête tournée vers le tireur." Ceci expliquerait pourquoi une plaie sur le bras a été constatée ainsi que plusieurs blessures sur le visage (dûes au plomb).


12 h - Le numéro d'identification de l'arme utilisée pour tuer Bernadette Bissonnet a été effacé
Le président M. Mocaer questionne l'expert balisticien. "Lorsque vous intervenez pour la première fois, en début de matinée du 12 mars 2008, vous faites un constat grâce aux traces sur le corps. Quelles sont vos hypothèses sur l'arme qui aurait pu être utilisée ?"
M. Artuso : "Au départ, je ne peux pas avancer d'hypothèses."
M. Mocaer : "Mais rapidement, d'après vous, il s'agit d'un calibre 16. C'est une évidence pour vous ?"
M. Artuso : "Oui."
(...)
M. Mocaer : "Quelle est l'utilité de scier un canon ?" (NDLR : Bernadette Bissonnet a reçu deux coups de fusil à canon scié).
M. Artuso : "L'arme est plus dissimulable, on se rapproche du gabarit de l'arme de poing."


Diffusion dans la salle d'audience de photos illustrant le fusil utilisé pour tuer Bernadette Bissonnet.


Le président et l'expert notent que la crosse de l'arme a été polie.
M. Mocaer : "Ca demande du temps (de polir la crosse) ? Dans votre rapport, vous dites que l'arme a été méticuleusement travaillée."
M. Artuso : "Ah oui, il faut prendre du temps."


L'expert rappelle que le numéro d'identification du fusil à canon scié a été effacé. "Lorsque je procède à son examen, cette arme a été entretenue au niveau du mécanisme. Ce qui n'est pas le cas de l'extérieur du fusil. Des pièces ont été lubrifiées. Ce sont les pièces de mouvement sur l'arme qui ont été lubrifiées".


12 h 15 - 12 h 30 - Diffusion de photos illustrant la reconstitution des faits par les experts. Le président M. Mocaer demande au balisticien d'énumérer les éléments retrouvés sur les lieux du crime. Se montrant très précis, Alain Artuso commente alors les impacts de balle notamment grâce aux photos diffusées dans la salle. Ces illustrations révèlent aussi un volet de la maison des Bissonet perforée par des plombs.


12 h 45 - Suspension de l'audience. Elle reprendra à 14 h 15.
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