mercredi 25 mai 2011

Clearstream : la défense de Villepin à la manoeuvre

Deux jours après le réquisitoire, où l'avocat général a réclamé 15 mois avec sursis contre Dominique de Villepin poursuivi pour complicité dans l'affaire Clearstream, la défense de l'ancien Premier ministre va tenter ce mercredi de torpiller les accusations qui pèsent contre son client.
Lundi, deux avocats généraux se sont relayés durant cinq heures pour convaincre la cour d'appel de Paris que Dominique de Villepin, qui a été relaxé en première instance, était coupable de "complicité de dénonciation calomnieuse" dans l'affaire Clearstream. Si la peine requise a été plus clémente qu'en première instance - en 2009, le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, avait requis 18 mois avec sursis et 45.000 euros d'amende - l'analyse du ministère public n'a pas bougé d'un iota.
Gergorin- Lahoud, "un duo infernal"
Pour l'avocat général Jean-Louis Perol, Dominique de Villepin est "complice par abstention": il aurait dû dès juillet 2004 stopper Jean-Louis Gergorin, l'instigateur de la machination qui a consisté à ajouter des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires afin de les discréditer. En effet, pour le parquet général, le ministre savait alors que les listings étaient faux et auraient dû les dénoncer. Une thèse que dément vigoureusement Dominique de Villepin.
Après les conseils de Dominique de Villepin - Mes Olivier Metzner, Olivier D'Antin et Luc Brossollet - mercredi matin, viendra le tour de la défense de Jean-Louis Gergorin, mercredi après-midi, et d'Imad Lahoud, jeudi après-midi. Le parquet général a requis 30 mois d'emprisonnement, dont un an ferme, contre l'ancien vice-président d'EADS, et 30 mois de prison, dont 15 mois ferme, à l'encontre du mathématicien. Une peine d'amende de 45.000 euros a également été requise contre les deux hommes.
Ces peines sont très légèrement inférieures à celles requises en première instance. Si dans son réquisitoire, le ministère public a estimé que le cerveau de la manipulation était indéniablement Jean-Louis Gergorin, il a décrit les deux hommes comme "un duo infernal". "Sans l'un et sans l'autre, pas de dossier Clearstream", a-t-il résumé, en s'employant à réduire l'écart des peines requises contre les deux prévenus. Le 28 janvier 2010, Dominique de Villepin avait été relaxé, tandis que Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud avaient été condamnés à respectivement 15 et 18 mois de prison ferme, assortis pour chacun d'une amende de 40.000 euros. La décision sera mise en délibéré jeudi soir. Elle est attendue à l'automne.

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