Dans son jugement de 1991, la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle, tout en l’acquittant de l’empoisonnement du vieil homme, avait reconnu Simone Weber complice de l’établissement d’un faux acte de mariage… Jurés et magistrats avaient même conclu que la dame avait eu recours à un figurant pour endosser le rôle de cet adjudant de la coloniale à la retraite.
Les années ont passé et le parquet de Strasbourg, seul habilité à engager une annulation puisque la cérémonie avait été contractée là-bas le 22 avril 1980, n’a pas bougé une oreille.
Simone Weber, en revanche, a commis un faux pas. Elle a réclamé la pension de réversion de celui qu’elle revendique aujourd’hui encore comme feu son époux. N’hésitant pas à se présenter au téléphone comme Madame Simone Fixard. La caisse de retraite, sollicitée par ses soins, s’est rapprochée des registres de l’État civil de la mairie de Strasbourg pour obtenir copie de l’acte en question. Lequel acte est placé sous scellé. Interpellé, le parquet s’est alors saisi de l’affaire. Et a introduit une procédure devant le tribunal civil en vue de l’annulation du mariage. Le 19 septembre prochain, la chambre du conseil se réunira à huis clos pour une mise en état, comprendre un échange de pièces entre parties, puis une nouvelle date d‘audience sera fixée.
« Vingt ans après le procès, le parquet, comme la Belle au bois dormant, se réveille ! », ironise M e Alain Behr, l’avocat nancéien de Simone Weber. « Il va falloir se pencher sur le problème de la prescription », poursuit le conseil. « C’est vrai, c’est une affaire ancienne, mais on a eu du mal à retrouver cette dame, nous n’avions pas sa nouvelle adresse », explique Jean Haeffelé, le vice-procureur de Strasbourg en charge du dossier.
Quels arguments fourbira l’intéressée ? Impossible de la joindre hier. En revanche, en février dernier, à l’occasion d’un entretien, Simone Weber se défendait farouchement. Ne reconnaissant rien. Ni un mariage « truqué » ni quelconque faux acte de vente.
Car, autre pan de l’histoire révélée dans nos colonnes il y a quelques mois, l’octogénaire a aussi cédé la maison de Marcel Fixard à Rosières-aux-Salines. Et ce, en dépit de sa condamnation pour plusieurs faux en écriture par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle toujours. La juridiction criminelle n’avait pas cru un seul instant que le vieil homme, lui ait légué sa maison… Nul héritier ne s’étant manifesté, Simone Weber a pourtant gardé la jouissance de la maisonnette. Avant de se décider à la vendre. Ce qu’elle est parvenue à faire, bien que sans acte de propriété à son nom !
http://www.estrepublicain.fr/fr/lorraine/info/5315131-Nancy-Simone-Weber-assignee-en-justice
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