samedi 2 juillet 2011

Reims / Ça défile à la barre ... Au rayon des escroqueries… on solde et on menace !

On en aura vu de toutes les couleurs mardi après-midi à la barre du tribunal correctionnel de Reims. Des escroqueries à la petite semaine, des plaignants absents, des consignations non versées… Et sur ce coup-là, le vice-procureur de la République, Laurent de Caigny, s'est délecté.
LA consignation. Il y aura d'abord eu l'escroquerie simple… Celle où l'avocat de l'accusé et la partie civile vont s'opposer dans une joute verbale sur la fixation de la consignation avant d'aller plus loin. Celle où la partie civile va même accuser l'avocat d'être un fourbe. « Trop, c'est trop ! Il nous fait un cinéma pas possible pour faire délocaliser cette affaire. On a déjà comparu devant le tribunal correctionnel de Paris. On est allé jusqu'à la cour de cassation. C'est devenu une relaxe… Et, là, il revient devant votre juridiction. »
L'escroc minable
Pour l'avocat de l'accusé, c'en est trop, si la victime veut aller plus avant dans la procédure, elle devra payer. Et la supposée victime de l'invectiver : « T'inquiète pas, toute ta vie je te poursuivrai ». La consignation a finalement été fixée à 500 euros et l'audience renvoyée au fond le 8 novembre.
Il y aura eu la visite courtoise de ce détenu venu tout droit de Savoie pour se justifier d'une arnaque à la carte bleue : 530 euros retirés avec la carte bancaire d'un ami… Une arnaque qui a fait sourire le vice-procureur, jugeant l'accusé plus doué à cumuler les infractions d'alcoolémie au volant - 8 condamnations au compteur - qu'à arnaquer autrui.
Une citation pour rien
« Votre capacité d'escroquerie est nulle… » Et de requérir eu égard à son travail de commercial, une peine jour-amende : 60 jours à 10 euros, soit 600 euros. « Eh oui, c'est l'inflation, tout augmente… » Dans sa grande indulgence, il a d'ailleurs proposé de « solder » la peine… à 480 euros. « C'est mon dernier mot. » Le président du tribunal, M. Julien, n'a pas suivi la promotion. Le détenu est retourné en prison finir de purger sa peine, avec une peine jour-amende de plus à 60 jours à 10 euros, soit 600 euros. Il y aura encore eu cette citation directe pour « dénonciation calomnieuse »… Une affaire reportée à deux reprises et pour laquelle la plaignante n'a toujours pas versé la consignation fixée à 1 000 euros. De là à suggérer « une action à caractère dilatoire et abusif », il n'y a qu'un pas que Laurent de Caigny ne s'est pas privé de franchir. Dommage pour la supposée victime, qui s'est pris le revers de la médaille : l'action a été jugée irrecevable. Il y aura enfin eu cette histoire de délit de fuite et de dénonciation mensongère qui a bien failli valoir à ce jeune Rémois de 22 ans une mention sur son casier n° 2, tout ça parce qu'il n'a pas voulu composer avec la peine que lui proposait le ministère public : 400 euros d'amende, indemnisation des victimes et suspension du permis de conduire pendant 4 mois. « J'ai eu peur, j'ai paniqué. »
L'accident de trop
Ce 21 novembre 2010, il va perdre le contrôle de son véhicule, percuter une première voiture, qui va en percuter une autre et ainsi de suite. Au final, un simple accident va se transformer en un mini-carambolage : 4 voitures percutées… et en délit de fuite. Sur le coup, le jeune conducteur va préférer prendre la fuite plutôt que d'assumer un simple constat. Il va surtout se rendre au commissariat pour déclarer la voiture volée « de peur de la réaction de ses parents ». Il finira par se rendre de lui-même, dès le lendemain matin au commissariat, pour avouer son mensonge.
Ce qui aurait dû être un banal accident de la circulation l'a finalement conduit devant le tribunal correctionnel. Il a échappé de justesse à une peine de 15 jours avec sursis, requise par le vice-procureur. Dans sa grande clémence, le tribunal l'a condamné à une simple amende de 750 euros.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/reims-ca-defile-a-la-barre-au-rayon-des-escroqueries-on-solde-et-on-menace

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