« je ne peux pas me prononcer sur sa durée de vie exacte mais les mois qui vont suivre vont être lourds. Une année complète serait miraculeuse ». En rédigeant ce faux certificat médical à l’entête du centre Léon- Bérard, Marie Kim, 31 ans, a voulu donner un accent de vérité supplémentaire à cette détresse montée de toutes pièces pour gruger celles qui étaient à son service. des petites mains venues entre 2008 à Montpellier et ensuite rue de Saint-Cyr à Lyon s’occuper du ménage. Des filles ayant le cœur sur la main. La première lui a prêté 8 000 euros prélevés sur l’héritage laissé par une maman s’étant suicidée, la seconde 16 000 euros et la troisième n’a pas lésiné. Elle a souscrit un crédit à la consommation pour un montant de 38 000 euros avec des intérêts exorbitants. Incorrigible, la prévenue a envoyé un mot pour excuser son absence à la barre du tribunal. Me Perret-Bessière, avocat d’une partie civile n’y est pas allé par quatre chemins pour fustiger la politique de la chaise vide de celle qui se dit clouée dans un fauteuil roulant : « J’aurais voulu qu’elle soit en face de ses victimes pour que je puisse lui dire enfin lève toi et marche ». Car l’arnaqueuse est sans doute anorexique et dépressive mais certainement pas cancéreuse en phase terminale. D’ailleurs le médecin traitant qui a eu l’audace de le lui dire a vite été congédié. Le subterfuge a fonctionné à merveille : des gémissements de douleur, une perruque exhibée pour un oui ou un non, un fauteuil et cette lancinante culpabilisation à l’encontre de ses visiteuses : « seul un traitement extrêmement coûteux à l’étranger pourrait me donner un maigre espoir ». Autrement dit sans votre aide je suis condamnée. Maigre espoir de survie promis mais vrais revenus assurés car les « pigeons » se seront fait plumer, les larmes dans les yeux et la main sur le cœur à hauteur de près de 50 000 euros. Une somme qu’elle a commencé à rembourser parcimonieusement dans le secret espoir d’étouffer les menaces de poursuites. Bien sûr le mari a été entendu dans le cadre de la procédure pour abus de confiance et faux certificat mais l’homme, visiblement dépassé par les événements, n’a pas été inquiété. Le ministère public qui, lui aussi aurait souhaité cette présence, n’a pu que relever « l’extraordinaire aplomb dans l’art de la manipulation des escrocs ». Marie Kim a été condamnée à 18 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve avec obligation de rembourser les victimes. De quoi susciter une crise cardiaque ou à défaut un appel !
http://www.leprogres.fr/rhone/2011/08/31/lyon-elle-s-invente-un-cancer-pour-emouvoir-ses-victimes
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