Hier soir, après trois heures de délibéré, la cour d’assises de l’Oise a condamné Aurélien Plard à douze ans de réclusion criminelle. Pour Laurence Morin, l’avocate générale, le doute n’était pas permis. Aurélien Plard savait ce qu’il faisait lorsqu’il a frappé Faysal Koudsi de deux coups de couteau, le 3 mai 2008, à Compiègne. « Il s’agit d’un acte volontaire mais totalement stupide d’un jeune homme qui ne supportait pas de voir lui échapper son ancienne petite amie. Il a fait un caprice. Un caprice qui a coûté la vie à un jeune homme qui n’avait pas montré la moindre agressivité. Dans le Code pénal, cet acte peut valoir jusqu’à trente ans de réclusion criminelle. Je réclame quinze ans de prison à l’encontre d’Aurélien Plard. »
Hier, un climat pesant s’était emparé de la cour d’assises de l’Oise, à Beauvais. Le deuxième et dernier jour du procès du meurtrier de Faysal Koudsi aura surtout été marqué par les témoignages poignants du père, des deux frères et de la sœur de la victime. Dans le public, tout le monde ou presque était en larmes à l’évocation de la douleur ressentie par les proches de Faysal Koudsi. « C’est dur de perdre un fils de18 ans, pour rien, sanglote le père du jeune homme. Ce petit, pour moi, c’était un génie, l’un des quatre piliers de ma famille. Je n’ai jamais fait de mal à personne. Ce qui est arrivé à Faysal est totalement injuste. Désormais, j’ai toujours peur qu’il arrive quelque chose à l’un de mes trois autres enfants. » La sœur de la victime, de son côté, regrette que le meurtrier de son frère soit sorti de prison après dix-huit mois de détention provisoire. « Lui, il a déjà reconstruit sa vie, note-t-elle. Mais il a détruit à jamais les nôtres. » Ses frères, eux aussi, ont insisté sur leur douleur et celle de leurs parents. « L’avenir de Faysal s’annonçait radieux, estiment-ils. Dans notre famille, nous pensons tout le temps à lui. Durant l’audience, on a parfois eu l’impression que la victime, c’était le meurtrier. C’est insupportable. »
Me Hubert Tétard, l’avocat des parties civiles, a lui aussi insisté sur la douleur de ses clients. Tout en soulignant que « l’accusé ne pouvait ignorer que les coups qu’il portait ne pouvaient qu’être mortels ». Car, du côté de la défense, on a essentiellement plaidé la fragilité d’Aurélien Plard. « Il ne savait plus qu’il avait un couteau dans la main quand il a frappé Faysal, explique Me Foster. Il s’agit d’une affaire, non pas dramatique, mais tragique. Ce jeune n’aurait jamais dû mourir. Mon client n’a jamais eu l’intention de le tuer. Envoyer Aurélien Plard en prison pour quinze ans, cela n’a pas de sens. C’est une peine réservée aux récidivistes, aux tueurs pervers ou aux crimes crapuleux. »
La cour d’assises de l’Oise n’a pas suivi Me Forster… Aurélien Plard, qui avait été détenu durant dix-huit mois avant d’être libéré et de refaire sa vie dans le Midi, a donc hier soir repris le chemin de la maison d’arrêt. Il lui reste dix ans et six mois de détention à purger…
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