mercredi 23 novembre 2011

Deux ans ferme requis pour avoir tabassé sa concubine enceinte

A 31 ans, Nourredine Bouassane aurait pu passer aux assises pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Mais le lien entre la perte du bébé et les coups reçus -un mois avant- par sa concubine enceinte n’a pas été établi.
À la barre du tribunal correctionnel de Chambéry vendredi, le prévenu, habillé tout en blanc, nie en bloc. Il reconnaît juste « une claque ou deux », de temps en temps. Sur le banc, le petit bout de femme de 21 ans tremble. Pleure parfois. « Avec lui, elle a vécu le pire », résume Dietlind Baudoin, substitut du procureur.
Il est reproché à Noureddine Bouassane d’avoir fracassé une bouteille d’alcool sur la tête de sa concubine un soir de décembre 2007 et de l’avoir roué de coups en août 2008 alors qu’elle était enceinte de cinq mois. La mort du bébé, né prématurément à six mois de grossesse et décédé quelques minutes plus tard, poussera la jeune femme à porter plainte et à raconter le calvaire qu’elle vivait depuis plusieurs mois.
Depuis leur rencontre en 2007, elle dit se faire régulièrement frapper. Le coup de bouteille ? « Elle s’est ouvert la tête sur une table », explique le prévenu. Bilan : neuf points de suture. Les coups pendant sa grossesse ? « C’est une sauvage, elle se tuerait devant vous pour vous faire accuser. »
Ce jour d’août 2008, tout commence par un barbecue au bord du lac du Bourget, à Brison-Saint-Innocent. Le couple se dispute suite au SMS d’une ex-copine. Elle demande des explications. Il s’énerve, l’insulte. « On est rentré, il a fermé à clé, poussé la table, enlevé son t-shirt et m’a dit : “Je vais t’éclater”. » « Il a préparé le “ring de boxe” », poursuit le ministère public. Là, son agresseur la tire par les cheveux et les coups pleuvent. Dans le dos, les jambes, même quand elle est au sol. « J’essayais de protéger mon ventre. Il voulait que mon bébé tombe », raconte la victime.
« C’est D r Jekyll et M. Hyde », décrit M e Tewfik Lala-Bouali. « Il est bon sous tous rapports, aimable, agréable mais il donne l’impression d’un chasseur qui cherche des proies. » Le ministère public lit une à une les dépositions des ex-concubines. Toutes racontent les mêmes violences.
« Je ne sais pas si la matérialité des faits peut lui être imputable », soulève M e Daniel Cataldi, en évoquant des crises de la jeune femme dont un éducateur a été témoin. « Elle a été examinée par un médecin quelques jours après, ils n’ont rien constaté. Le juge pour enfants non plus. »
Trois ans de prison dont un an avec sursis ont été requis. La défense demande 10 000 € de dommages-intérêts. Délibéré le 2 décembre.
http://www.ledauphine.com/savoie/2011/11/19/deux-ans-ferme-requis-pour-avoir-tabasse-sa-concubine-enceinte

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